Prenez les sept spécialistes du crime les plus pointus de la galaxie. Non, de l’univers, même ! Réunissez-les, un peu à la manière de George Clooney dans Ocean’s eleven, et proposez-leur la mission la plus ambitieuse et la plus dangereuse possible : le braquage du Noun, qui n’est ni plus ni mois qu’une entité omnisciente et omnipotente, Dieu version numérique en somme… Nos têtes brûlées ne peuvent qu’accepter, car la récompense est à la hauteur de la tâche : impressionnante !
Dans un premier temps, Léo Henry nous présente chacun des protagonistes dans des chapitres qui ne sont pas sans évoquer autant de courtes nouvelles. Puis, on réunit tout ça, et on les briefe. Chacun a son domaine, les explosifs, le meurtre, la cambriole… Et enfin, on se lance, dans le cœur de l’action, avec le casse en lui-même. Et de l’action, il y en a à tout va, les spécialistes ne rechignent pas à rentrer dans le tas. Méchamment. Du coup, l’intrigue devient un peu floue : il faut dire que ça bouge dans tous les sens !
Léo Henry a su inventer un monde complet, qu’il n’explique pas vraiment, mais qu’il montre par petites touches, ce qui est plutôt réussi, même si cela peut déconcerter les lecteurs peu habitués au genre. On sent un grand potentiel dans cet univers : il serait tout à fait possible d’y situer de nouvelles intrigues. Les personnages sont tous différents les uns des autres et construits avec efficacité : on peine toutefois à vraiment s’attacher à eux. Léo Henry a toutefois fait preuve d’originalité en imaginant une galerie de protagonistes variée, de la mercenaire brute de décoffrage au gamin dans la lune aux étranges capacités, en passant par la rousse sculpturale…
Malgré de bonnes idées, on reste un peu sur notre faim avec Le Casse du continuum. C’est dommage car le roman avait beaucoup de potentiel. On ne doute pas, cependant, qu’il séduira les fans de science-fiction plus pointus que nous !
Le Casse du continuum, Léo Henry. Gallimard Folio SF, 2014.
Soyez le premier à commenter