Vous savez largement combien il est difficile de définir quelque chose en un seul mot. Un livre, une musique, un film. Ce que je m’efforce de faire à chaque retour, et ce que je fais en sortant de la salle, avant même de donner mon avis. Et ce dernier X-Men ne fera pas exception à la règle. Premier avis sur ce film donc, et premier mot : prometteur. Au vu de la fin, on ne peut que trépigner d’impatience pour la sortie de la suite (prévue pour 2016). Mais le film ne se résume pas qu’à sa fin, et heureusement !
Alors que les sentinelles sont en passe d’exterminer les mutants, la solution ultime se doit d’être essayée. Les X-Men envoient donc Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.
Voilà donc pour l’histoire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche ! C’est là l’un des gros points fort du film, le scénario est extrêmement accrocheur, et l’histoire sans faille et – point important à souligner – sans longueurs. Scènes d’actions et réflexions mélodramatiques sont bien réparties, et même s’il s’agit d’un film d’action, quelques scènes portent vraiment la larme à l’œil.
Côté décors, amis de la destruction, vous allez être servis ! Dans la tradition des tentpoles américains (comprenez ces blockbusters porteurs de l’industrie hollywoodienne : X-men, Spiderman, Transformers et autres), tout n’est que destruction et chaos. Les décors ne sont pas excessivement impressionnants, mais les graphistes ont tout de même abattu un travail qui vaut le détour. L’ambiance des années 70 est plutôt bien retranscrite, mais mériterait peut être un peu plus de travail dans les petits détails. Difficile d’avoir des situations convaincantes aujourd’hui sans que cela paraisse ringard. On observe tout de même de très jolis effets, notamment avec le stade flottant dans les airs (présent dans la bande annonce). La différence entre les deux époques est bien marquée, avec des différences de couleur franche : très sombre pour le futur, plus clair pour les années 70.
ATTENTION, À PARTIR D’ICI, SPOILERS !
Mais cela peut aussi cacher autre chose. En effet, cette différence peut aussi montrer comment le futur change. Je m’explique. Lorsque les héros sont dans le futur, leur avenir est scellé : ils ne peuvent plus rien faire que d’espérer un changement venant du passé. Leur vision est donc très sombre. Les scènes dans le passé, justement, sont celles où il est encore temps de changer les choses. Les héros ont l’espoir d’améliorer leur situation. La lumière est donc très présente, et les scènes très lumineuses. Par exemple, toutes les scènes d’extérieur sont jouées en plein soleil.
Si l’on suit cette logique, on comprend mieux pourquoi la tension finale est aussi forte. En effet, lors du visionnage, j’avais été assez perturbé par le fait que les sentinelles arrivent aussi vite à pénétrer dans la pièce où sont retranchés les héros. Par-delà le fait que cela rajoute énormément de tension, et contribue à garder le spectateur en haleine, on peut aussi remarquer que les sentinelles se préparent à lancer leur rayon, et donc éclairent énormément la pièce. Cela peut se comprendre par le fait que dans le passé, l’issue est proche, et donc que l’espoir revient dans le futur.
Le casting est fidèle à un X-men, avec de nombreuses têtes connues : Fassbender, Mc Avoy, Page, Lawrence, Jackman, mais aussi les « vieux » Stewart et Mckellen. Que du beau monde en soi. Si Jennifer Lawrence est au rendez-vous dans son rôle de Mystic, les acteurs qui m’ont le plus impressionné sont tout de même Evan Peters (vif-argent), James Mc Avoy (Charles Xavier), et Josh Helman (Commandant Stryker). Ce dernier, même s’il possède un rôle plus que secondaire dans le film, est vraiment au top dans toutes les scènes où il apparaît.
Mais l’on touche là au cinéma Hollywoodien, et si tout avait été parfait, croyez moi que je serai le premier à la dire. Mais non. Le principal problème du film est sans doute les incohérences scénaristiques monstrueuses. Lorsque l’on fait des films sur un voyage dans le temps, le premier élément à surveiller est la cohérence scénaristique. Pouvoirs qui disparaissent, voyages dans le temps à la pire période possible, à croire que les personnages ont oublié leur cerveau à la case scénario. Exemple simple : Shadowcat (Ellen Page) permet à Wolverine de remonter dans le temps. C’est donc son pouvoir, et logiquement le seul. Mais trois minutes plus tôt, celle-ci passe au travers d’une étagère placée en travers de sa route. Pourquoi traverse-t-elle cette étagère ? On serait tenté de répondre « pour les besoins du scénario », mais cela ne serait même pas suffisant étant donné qu’elle aurait pu juste la contourner ou la faire tomber. Mais non c’est Hollywood, et c’est un film de superhéros, donc on montre des superpouvoirs.
Changeons nous les idées, passons à la bande originale. Celle-ci est, disons, oubliable. Par-delà le fait qu’aucun des titres de m’ait attiré l’oreille pendant le visionnage, les différents morceaux servent bien l’action et le suspense, sans plus. Même en la réécoutant, on n’y perçoit que la musique d’un film d’action lambda. Dommage, car John Ottman (le compositeur) avait écrit quelques merveilles (notamment Astro Boy), et quelques musiques plutôt appréciables (Non-Stop).
En guise d’introduction, je vous avais parlé du fait que ce dernier X-Men était prometteur. En effet, à la fin du film, Logan est retourné dans le présent, mais celui-ci a été changé. Il se retrouve donc à l’institut du professeur X, encore en activité. Logan se voit donc apprendre qu’il doit donner un cours d’histoire aux élèves mutants. Ainsi donc, après avoir vu Wolverine en tant qu’élève, nous le verrions donc en tant que professeur. Situation qui m’enchante. Voir l’institut « de l’autre côté du miroir » peut être relativement intéressant, à moins qu’ils ne détruisent la cohérence de l’histoire à coup de barre à mine, comme ils savent si bien le faire.
En résumé, X-Men: days of future past est un excellent divertissement, avec une histoire plutôt bien menée, et sans longueurs. Dans la tradition des blockbusters américains, destruction en pagaille et tout ce qui tourne autour sont au rendez-vous, ainsi que le casting habituel de la série, anciens comme récents. Mais le scénario est plus qu’instable et parsemé de très nombreuses incohérences, parfois tellement visibles que l’on se demande comment les scénaristes ont pu ne pas les voir. Mais la fin rattrape quand même quelque peu les parties plus fragiles, et la sortie de la suite se fera attendre plus que jamais !
Par Baptiste
Pour information, le pouvoir original de Kitty Pride (Shadowcat) est de pouvoir passer à travers la matière, il est donc normal qu’elle traverse une simple étagère. Dans le comics, elle n’a pas le pouvoir de faire voyager dans le temps, et dans la saga Days of Future Past, qui inspire le film, c’est même elle qui va dans le passé.
Ensuite pour les incohérences, justement, il n’y en a pas tant que ça, pour peu que l’on se penche vraiment sur la saga.
Mis à part cela, très bonne critique =)