Décidément, voilà un nouvel OVNI littéraire publié aux éditions Denoël. Récit autobiographique plutôt intense, La Mécanique des fluides nous plonge dans l’histoire de Lidia, désormais prof de littérature américaine bien installée, mais autrefois espoir olympique en natation, en prise avec un père violent et une mère alcoolique.
Cherchant à tout prix à s’éloigner de ce noyau familial hautement malsain, la jeune Lidia accepte une bourse pour une université au Texas : mais rien ne s’y passe comme prévu. Lidia abuse des drogues et de l’alcool, vit sa vie (trop) à fond. La bourse lui est retirée. Plus tard, elle découvre l’écriture auprès de Ken Kesey, l’auteur de Vol au-dessus d’un nid de coucou, qui devient son maître à penser. Mais ça ne l’empêche pas de s’autodétruire.
Le récit est pour le moins décousu : l’on croirait que l’auteur est en face de nous et nous raconte sa vie sans concessions et avec une grande franchise, n’hésitant pas à verser parfois dans le trivial le plus cru, voire dans la vulgarité. Lidia Yuknavitch nous parle très franchement des moments qui ont marqué sa vie : la naissance de sa fille mort-née, un passage extrêmement touchant, mais également ses trois maris, ses orgies, ses relations avec son père, dont on comprend assez rapidement qu’il a abusé d’elle. Lidia Yuknavitch en parle à demi-mot : on sent le traumatisme encore à vif. Le résultat, au final ? Un récit dans lequel on perd souvent pied, qui nous émeut et nous agace tour à tour. Certaines scènes sont inutilement trash : les scènes de sexe se répètent et se ressemblent. A côté, l’auteur est capable de très belles scènes : on ne sait donc sur quel pied danser, si on a aimé ou non. Elle nous fait en tout cas réfléchir à de grands thèmes, tels que la famille, l’amour, les mots, le deuil, la maternité. Les pages qu’elle nous livre sur le deuil de sa fille sont ainsi très intenses, très touchantes, et son amour pour la littérature est vraiment communicatif.
Le travail sur l’écriture est intéressant, mais parfois lassant : Lidia Yuknavitch joue avec les mots, ce qui donne parfois des chapitres entiers ressemblant plus à des expérimentations littéraires qu’à des étapes de la vie de Lidia. Ce livre est tout bonnement inclassable.
Hum, je ne crois pas que je suis convaincue par le sujet du roman mais j’aime tellement les livres différent et qui ne laissent pas indifférents que je pourrais me laisser tenter. Surtout que ce billet fait office de mise en garde sur les différents points que tu soulèves et il semble que ce roman sera + facile à aborder que virge de toute information.
Merci pour la découverte !
Cajou
vierge* :p
Je ne sais pas si je le lirai mais il semble assez intriguant. Je vais lire un ou deux chapitres pour me faire une idée plus précise.
ça te donnera une bonne idée du bouquin. La quatrième de couverture n’est pas très représentative.