C’est bientôt Noël. Et cette année encore, nous n’échapperons pas au traditionnel film familial à regarder en attendant l’apparition des cadeaux sous le sapin. Mais cette année… il faut reconnaître qu’on a été plutôt gâtés, et dans le bon sens du terme !
Antoine a six ans ; en ce soir du 24 décembre, il espère bien voir le Père Noël, à qui il a commandé une tenue de pirate, des Skylanders, et surtout, un tour en traîneau. Alors quand le Père Noël en personne s’écrase subitement sur son balcon, Antoine est aux anges. Et tant pis si le Père Noël semble avoir besoin de ramasser tout l’or qu’il trouve dans ces appartements des beaux quartiers… c’est, évidemment, l’essence du traîneau, dont il a besoin pour repartir : Antoine est sous le charme.
Ce cambrioleur Père Noël renvoie le môme déterminé à faire du traîneau sous sa couette, le borde, et lui enjoint de s’endormir et d’être bien sage. Il a d’autres appartements à visiter (et à vider), et ce gamin ne l’arrange pas du tout.
C’est sans compter sur la détermination du gamin : il saute dans ses baskets, enfile manteau et bonnet, et retrouve illico son Père Noël, bien décidé à le faire, ce tour de traîneau. Mais voilà… le Père Noël est aux prises avec l’affreux Père Fouettard et ses terrifiants lutins, qui dialoguent à coups de poings. Et le Père Noël, ce loubard en goguette, fond devant la bouille du gamin. Se forme alors un duo parfaitement improbable, qui court toits et appartements luxueux de Paris, chacun poursuivant son étoile : pactole sonnant et trébuchant pour l’un, tour en traîneau pour l’autre. Et la naïveté du premier est bien utile au second, qui en fait illico son apprenti et le dirige dans les casses. Blessé, il assure les descentes en rappel d’un apprenti enthousiaste le long des façades, donne ses instructions ou rassure le cambrioleur miniature via un Babyphone glissé dans l’élastique de sa frontale. Car il faut diriger le petit turbulent, plus attiré par les Paille d’or à la fraise et les matelas qui rebondissent, que par les bijoux…
Le ton est donné : Le Père Noël est un film drôle, résolument optimiste, et qui met du baume au cœur. On rit des petites phrases – innocentes ou assassines – d’un Antoine très direct pour lequel on fond, des scènes de cambriole improbables, on sourit des stratagèmes élaborés que met en place le Père Noël pour garder son apprenti concentré et efficace.
On rit, car Le Père Noël est avant tout une comédie, mais le film n’est pas dépourvus d’instants sensibles, ou plein de tendresse : lorsqu’Antoine révèle au Père Noël qu’il rêve d’un tour en traîneau… pour aller voir son Papa sur son étoile, par exemple, il est difficile de ne pas ressentir une petite pointe d’émotion.
Les jeux de Victor Cabal (Antoine) et Tahar Rahim (le Père Noël, dont on ignorera les noms et prénoms) sont extrêmement justes, quel que soit le registre : comique, tragique, ils manient les émotions avec talent. De plus, le film diffère résolument des comédies romantiques et guimauves qui pullulent en cette saison : c’est drôle, mais c’est aussi un film plein d’aventure, de suspens, et même de passages plus angoissants, où l’on se demande dans quelle galère s’est embarqué le sympathique duo. Le tout sans mièvrerie aucune, même lorsque l’intrigue se fait morale !
Alors, certes, on se laisse rarement surprendre par le scénario, parfois un peu cousu de fil blanc. Mais le jeu des acteurs, l’énergie qui se dégage du duo, et les plans d’un Paris nocturne et illuminé font tout le charme du film. L’aventure est touchante, drôle et, finalement, illustre bien plus la fameuse « magie de Noël » que n’importe quel conte édulcoré. Après tout, c’est l’histoire d’un petit garçon qui croit de toutes ses forces au père Noël, qui en rencontre un faux qui, tout en lui avouant la vérité, lui montrera tout de même (et aux spectateurs, par la même occasion) la magie du moment. Pari réussi !
En bref, Le Père Noël est un film qu’on appréciera de voir, en famille, à tout âge, entre deux réveillons.
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