Dernier meurtre avant la fin du monde : du polar pré-apo !

Si vous appreniez aujourd’hui que la fin du monde aura lieu en octobre prochain, comment réagiriez-vous ? Arrêteriez-vous de travailler pour aller festoyer à La Nouvelle Orléans ou réaliser vos rêves secrets, ou préféreriez-vous faire comme si de rien n’était ?

C’est le dilemme auquel sont confrontés les personnages de Dernier meurtre avant la fin du monde, un roman policier d’un genre un peu particulier car « pré-apocalyptique ». Dans l’univers imaginé par Ben H. Winters, il est de notoriété publique que la fin du monde aura lieu dans six mois : un astéroïde gigantesque va bientôt percuter la planète et éteindre toute vie. Le monde dans lequel vit Hank, le héros, est donc un peu particulier : beaucoup de choses tenues pour acquises dans notre vie ne sont plus assurées dans son univers. En effet, à quoi bon feindra la normalité quand il ne vous reste plus que six mois à vivre ? Les grandes entreprises se sont effondrées, vaincues par une crise économique sans précédent. Il n’y a quasiment plus d’essence, l’OPEP ayant cessé toute exportation de pétrole, et presque plus d’Internet, personne ne prenant plus la peine de réparer ce que les anarchistes détruisent. Le réseau téléphonique n’a probablement plus que quelques mois avant de péricliter à son tour. Les gens se droguent et se suicident en masse. Les sectes sont florissantes.

Mais certains ne lâchent rien, et Hank en fait partie. Quand il découvre un homme pendu dans les toilettes du McDonald’s, plutôt que de classer directement cette mort en suicide, notre inspecteur fraîchement promu décide d’enquêter, s’attirant les moqueries de ses collègues qui ne comprennent pas son entêtement.

Tout porte pourtant à croire que l’homme, un agent d’assurances sans histoire plutôt solitaire, a mis fin à ses jours. Mais Hank s’accroche et plonge dans la vie de cet homme pour essayer de découvrir ce qu’il s’est passé. Pendant ce temps, l’horloge tourne et la fin du monde approche.

Dernier meurtre avant la fin du monde

Vous l’aurez compris, cette enquête n’est pas comme les autres : l’univers dans lequel Hank évolue, entre défaitisme et envie d’en découdre et d’en profiter avant la fin, se précipite vers sa destruction. Chaque chose faite ou dite par les personnages a un goût amer de dernière fois. Le monde tel qu’on l’a connu bascule peu à peu. Mais Hank continue à feindre la normalité quand ses collègues, eux, ont renoncé. La fin du monde a beau approcher… Hank démêlera tout de même les fils de ce qui pourrait bien être sa toute dernière enquête.

Bien que néophyte au sein des services de police, Hank a presque l’étoffe d’un personnage de Chandler. Droit, honnête, croyant profondément en la justice, il a également un petit côté brisé intéressant. Il est même brièvement séduit par une jeune femme mystérieuse et séduisante en lien avec l’affaire, comme tout « hardboiled detective » qui se respecte… L’idéalisme de Hank tranche avec l’attitude de ses collègues, qui ne semblent plus qu’attendre la fin : McGully, le répugnant beauf de service, Andreas le dépressif et Culverson le mentor forment un drôle de trio. A côté, Hank fait office de chien fou, de bleu ultra motivé.

Nous avons hâte de savoir ce que Ben H. Winters réserve à notre flic de choc dans la suite de ses aventures. Peut-être aura-t-on la chance de découvrir le monde après sa rencontre brutale avec l’astéroïde ? Qui sait ?

Dernier meurtre avant la fin du monde, Ben H. Winters. Super 8 éditions, 2015. Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec.

Par Emily Vaquié

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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