Le premier tome de la série A Silent Voice, très appréciée au Japon, a été salué par la critique et les lecteurs francophones ; en mars, c’est le deuxième volume qui paraît, et qui poursuit l’histoire de Shoko et Shoya, la première ayant été victime des brimades du second lorsqu’ils étaient à l’école.
Le manga débute sur la scène qui terminait le précédent : Shoya – désormais en terminale – s’est rendu à l’école spécialisée de Shoko, il tente de lui présenter des excuses pour le comportement qu’il a eu durant leur enfance. Objectif : obtenir l’absolution avant… de se suicider, sa vie étant définitivement entachée par son comportement odieux. Mais s’excuser n’est pas aussi facile qu’il le croit, car Shoko commence par fuir son bourreau et, rapidement, c’est le petit ami de la jeune fille qui empêche Shoya de la voir ou de lui parler, se montrant totalement hostile au lycéen, quelle que soit sa bonne volonté affichée. Mais celui-ci s’accroche, et poursuit ses efforts, malgré la nette désapprobation des proches de Shoko.
Cette fois, le thème du handicap est traité en filigrane ; il va beaucoup plus être question de relations sociales, d’amitié et, bien sûr, de communication.
Shoya se pose une foule de questions, sur lui-même, son comportement, ou son utilité dans la société et ces questions trouvent des échos dans les interrogations des autres personnages. La galerie est plus fouillée que dans le premier volume, ce qui permet d’élargir le propos de l’histoire.
C’est donc un volume très centré sur l’introspection. Mais c’est aussi un opus palpitant. D’une part parce que le découpage est assez dynamique, jouant sur des gros plans sur les mains de Shoko lorsqu’elle s’exprime et des plans plus larges pour le reste de l’histoire. D’autre part car, malgré les questionnements intelligemment traités, les péripéties sont nombreuses et variées, explorant tour à tour les veines comiques, dramatiques, ou ironiques lorsque Shoya est confronté à ses propres errements et contradictions.
Le dessin tout en douceur et la couverture acidulée contrastent avec le contenu du récit dont les thèmes sont tout sauf anodins. L’histoire finit, à nouveau, en plein suspens : on est très curieux de savoir comment les relations – qui en sont au stade de l’entente cordiale – entre Shoya et Shoko vont évoluer. Réponse avec le tome 3, annoncé pour le mois de mai !
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