A l’occasion de cette rentrée littéraire, Astrid Manfredi sort son tout premier roman : La Petite Barbare, aux éditions Belfond. Sortir son premier livre à ce moment-là de l’année, en même temps que plus de cinq cents autres titres, est un vrai challenge dont Astrid Manfredi se sort haut la main. En quelques semaines, la jeune femme a séduit les blogs, la presse, jusqu’à la grande messe du jeudi soir, La Grande Librairie ! Mais qu’en est-il du texte en lui-même ? Café Powell s’est penché dessus et vous livre son ressenti !
La Petite Barbare est de ces livres que l’on lit d’une traite, car le lecteur, fasciné, horrifié, ne peut s’interrompre. Il découvre un récit sans concessions, l’histoire d’une jeune fille de banlieue désœuvrée, perdue, blasée, qui a sombré dans la violence. La petite barbare est d’ailleurs en prison : elle a regardé l’horreur en face, sans broncher, n’a pas fait un geste pour aider un homme que ses amis ont torturé et tué. En prison, elle écrit et raconte le vide de sa vie : la pauvreté, le père échoué sur le canapé, la mère triste à en pleurer qui se sert de la bouteille pour oublier, le manque de perspectives. L’écriture devient la lumière au bout du tunnel, sa bouée de sauvetage.
Astrid Manfredi a su trouver le ton juste pour donner la parole à son personnage : le résultat est un texte brut et incisif, qui va droit au but et frappe le lecteur en plein cœur. Le paysage est esquissé en quelques phrases, mais le lecteur se le représente bien aisément : l’horizon bouché par les tours, le bitume fissuré, les gens qui attendent désespérément qu’il se passe quelque chose… mais il ne se passe jamais rien. Jusqu’à ce qu’arrive la bande de la petite barbare…
Comment remplir le vide de la vie ? L’héroïne découvre la vie de gang, et avec, l’ivresse du pouvoir. Pouvoir qu’elle détient sur les hommes qu’elle attire dans ses rets et que ses sbires détroussent pour elle, pouvoir de séduction sans fin qu’elle possède sur les hommes… Le sexe devient pour elle la manière d’obtenir de jolies choses : elle collectionne les escarpins, aime les jolis sacs à main, boire du champagne dans des boîtes de nuit huppées des Champs Elysées. L’acte devient mécanique, il n’a plus rien d’amoureux. Sa beauté, c’est sa seule arme contre le monde. Ses cheveux, longs et envoûtants, deviennent son bouclier.
Des mots d’Astrid Manfredi suintent la rage de vivre, l’envie de tout renverser : la narratrice évoque elle-même d’ailleurs franchement l’idée de révolte, d’une révolution qui monteraient des cités pour tout submerger. Le lecteur a envie de plaindre ce personnage qui sonne si juste, mais frissonne devant son manque d’empathie, de morale. Le détachement avec lequel elle raconte l’indicible est terrible.
Au final, La Petite Barbare s’avère un excellent premier roman, car il sait susciter chez son lecteur toute une palette d’émotions… L’attention médiatique autour de ce titre est donc amplement mérité !
J’avoue que l’auteur transmet parfaitement la rage de son personnage dans son rythme d’écriture. C’est peut-être grâce au talent de l’auteur mais j’ai détesté ce personnage. Ce qui m’a rendue plus exigeante. Et d’autres points m’ont perturbée.
J’ai regardé La Grande Librairie et l’auteur ne m’a pas convaincue. D’ailleurs,suite à cette émission, j’ai souri en lisant ton mot « ressenti » en pensant à Amélie Nothomb….
J’avoue que l’auteur transmet parfaitement la rage de son personnage dans son rythme d’écriture. C’est peut-être grâce au talent de l’auteur mais j’ai détesté ce personnage. Ce qui m’a rendue plus exigeante. Et d’autres points m’ont perturbée.
J’ai regardé La Grande Librairie et l’auteur ne m’a pas convaincue. D’ailleurs,suite à cette émission, j’ai souri en lisant ton mot « ressenti » en pensant à Amélie Nothomb….