C’est comme un autre monde, littéralement. C’est comme entrer dans un lieu, dans un temps différent, dans un espace où tout devient poésie. Thaïs Beltrame nous donne la poésie. Elle tend la main, et lentement elle dessine ce qui nous donne envie de nous assoir dans le silence feutré d’un dimanche d’hiver.
Pourtant ses sujets sont souvent exotiques. Ses inspirations naissent la plupart du temps de ses voyages aux quatre coins du monde, de ses expériences de baroudeuse qui se pose çà et là sur le globe, entre le Brésil, l’Europe, et les Etats-Unis, où elle a suivi des études d’art et de design.
On retrouve chez elle cette espèce d’insouciance d’enfant, celle-là même qui apporte un regard neuf sur les choses de tous les jours. Thaïs Beltrame est en fait une combinaison simple mais efficace : la légèreté de l’enfance et la justesse de l’adulte.
Minutie et patience sont aussi au rendez-vous. Passer des heures, des jours, voire des semaines sur un dessin ne lui fait pas peur. Le motif et la trame sont ce qui rend son travail spectaculaire et hors du commun. Là où l’arbre n’est qu’un élément du monde chez certains artistes, ici il devient la construction complexe d’une multitude d’éléments graphiques. Il devient graphisme.
Il est si facile de se laisser porter par la douceur des situations dépeintes, par celle aussi offerte par les encres, les ombres, les répétitions rassurantes… Il est si agréable de se laisser embarquer dans ce monde ou tout est légère mélancolie et comptine pour enfants. Ce monde ou tout se dépose comme la poussière de la vie, légèrement, mais sûrement.
On se retrouve face à des personnages imposants, mais dans lesquels on voudrait aussi se reposer. On se laisse envelopper par ces personnalités sous-jacentes, ces présences lourdes de sens et d’histoire.
Des histoires fabuleuses racontées en quelques coups de plume hors du temps.
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