ROMAN BIOGRAPHIQUE — Son nom est intimement, et pour toujours, lié au monde de la danse : autrefois, elle l’a même révolutionné, causant scandales sur scandales. Isadora Duncan est une figure incontournable de cet art. Caroline Deyns lui consacre un roman : Perdu, le jour où nous n’avons pas dansé.
Ce roman retrace la vie de la fantasque Isadora, et nous montre le quotidien de misère qu’elle menait aux Etats-Unis, avant l’exil en Europe, la vie de bohème, et enfin, le succès. Caroline Deyns nous conte les succès et les revers de fortune, les obsessions d’Isadora (la Grèce antique, ouvrir une école de danse), les amants, les enfants… Elle dresse le portrait de cette légende de la danse de manière très humaine.
Née en 1877 en Californie, Isadora Duncan a très tôt rejeté les conventions de cet art très codifié : elle dansait le corps à peine dissimulé derrière des voilages (scandaleux !), accompagnée par sa mère au piano, et par les poèmes que déclamaient ses frères. Fantasque et extravagante, la jeune femme dépeinte par Perdu, le jour où nous n’avons pas dansé ne semble pas avoir pied dans la réalité : sa famille non plus, au demeurant. On nous décrit une étrange fratrie, portée par les mêmes rêves, exaltée par la perspective de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain. Par moments, avouons-le tout net : Isadora agace, on la trouve parfois capricieuse, inconséquente, et on lève les yeux au ciel face à ses coups de tête inconsidérés, voués à l’échec dans l’œuf.
Puis, le sort frappe et on est soudainement très ému par cette femme brisée, dont la vie, finalement, fut triste, bien que portée par un art qui nous dépasse tous. Isadora, indéniablement, avait du génie, et de l’énergie à revendre. Son art était d’avant-garde. C’était une femme libre, refusant de s’enfermer dans un carcan, de n’être q’une épouse dans l’ombre de son mari. On admire son courage et sa volonté.
Perdu, le jour où nous n’avons pas dansé est un roman étonnant, qui nous fait passer par toute une palette d’émotions… un peu comme les spectacles données par Isadora Duncan, autrefois.
Je suis manifestement passée totalement à côté de ce titre, alors que le sujet me passionne. Je note, donc !