BD — Sirène hollywoodienne, femme à barbe ou impératrice, Culottées nous livre quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin, faisant fi des préjugés et interdictions liées à leur sexe.
Pénélope Bagieu s’est d’abord fait connaitre avec son blog « Ma vie est tout à fait fascinante » où elle expose sa vie quotidienne avec humour. Très vite elle publie des ouvrages tels que Joséphine ou Cadavre Exquis, sans oublier une collaboration avec Johan Sfar.
Dans ce nouvel ouvrage, on retrouve son trait fin et attachant, allié à son humour délicat, le tout emballé dans un objet délicieux avec sa couverture cartonnée joliment décorée d’incrustations vermillon, il ne déparera pas votre bibliothèque.
Mais ce n’est pas un simple objet décoratif, loin s’en faut ! Avec un certain culot Pénélope nous pousse à réfléchir sur l’égalité des genres et la place des femmes dans l’histoire. De l’Antiquité à aujourd’hui, toutes les époques et toutes les cultures sont représentées dans ces quinze destins de femmes hors du commun. LA question qui brûle les lèvres face à un tel sujet : est-ce une BD féministe ? Plus que féministe, cette BD est féminine à souhait. Elle rend un hommage plein de finesse à ces femmes exceptionnelles et appelle toutes les femmes (et les hommes aussi !) à suivre leurs rêves sans baisser les bras.
Pénélope, elle-même, applique à merveille ce bon conseil en suivant sa voie dans le milieu encore très masculin de la BD. Mais, après tout, comme elle nous l’a affirmé lors de notre rencontre à l’édition 2015 du festival d’Angoulême : «Être une femme dans la BD c’est comme dans les autres milieux. Globalement, tu subis parfois des remarques un peu bas de plafond mais à part ça ce n’est pas très différent. ». Femme ou homme, l’important, nous fait-elle comprendre, ce n’est pas notre sexe mais bien notre détermination.
En conclusion, on attend la suite avec impatience. Avec peut-être, un portrait de l’auteur parmi ses Culottées ?
Culottées, tome 1, Pénélope Bagieu, Éditions Gallimard, 2016.
Un petit bijou cette BD, 144 pages de Girl Power et cela fait du bien! Une lecture vraiment aussi inspirante qu’enrichissante.