The Wall : un film de guerre, mais pas que…

CINÉMA — Deux soldats américains sont la cible d’un tireur d’élite irakien. Seul un pan de mur en ruine les protège encore d’une mort certaine. Au-delà d’une lutte pour la survie, c’est une guerre de volontés qui se joue, faite de tactique, d’intelligence et d’aptitude à atteindre l’ennemi par tous les moyens…

« Des légendes de ce genre circulent au sujet de tireurs d’élite irakiens insurgés. La plus répandue est sans doute celle de Juba, un sniper du groupe de rebelles sunnites de l’Armée islamique en Irak, dont les exploits ont été vantés dans plusieurs vidéos diffusées sur Internet entre 2005 et 2007. Des centaines de morts lui ont été attribuées, et les rapports de l’époque suggèrent qu’il aurait été à l’origine d’une certaine psychose chez les soldats américains. »

Adam Taylor, The Washington Post, 22 janvier 2015

Dans les films de guerre, les histoires de tireurs d’élite mériteraient d’avoir leur propre sous-catégorie. Elles jouent rarement sur le sentiment de camaraderie et de fraternité qui définissent d’autres films de guerre. Le tireur d’élite est souvent considéré comme un loup solitaire destiné à combattre en dehors d’un groupe classique. Ce type d’isolement entraîne des histoires de prouesses légendaires, des tireurs d’élite surhumains avec des centaines de trophées à leur actif, qui se cachent dans l’ombre, changeant le cours d’une guerre avec une seule balle. The Wall de Doug Liman est un film de guerre qui transforme ce genre de films de plusieurs façons. Non seulement, il traite de la fraternité et de l’amitié entre les tireurs d’élite, mais il se présente également comme une démonstration de la solitude d’hommes qui se retrouvent bien souvent dans des lieux isolés. Le film joue sur ces grands récits de tireurs légendaires invincibles et nous révèle finalement que ce ne sont en réalité que des histoires sur des hommes normaux.

The Wall, Doug Liman

The Wall accomplit beaucoup dans un temps très court, prouvant que l’on n’a pas besoin d’être un long film de guerre pour raconter une bataille impressionnante. La tension commence immédiatement, quand nous découvrons le sergent Isaac (Aaron Taylor-Johnson) et le sergent Matthews (John Cena),camouflés sur une dune dans la chaleur du désert irakien en 2007. George W. Bush vient d’annoncer au monde sa victoire mais les troupes encore sur place se posent encore la question du devenir de leur mission sur place. Nos deux soldats surveillent depuis plusieurs heures les restes d’une tuerie dans laquelle 8 entrepreneurs et le personnel de sécurité d’un pipeline ont été abattus. Sans aucun signe de riposte de la part de l’équipe de sécurité, Matthews est prêt à quitter les lieux, mais Isaac ne peut s’empêcher de reconnaître la signature de « Juba », un légendaire sniper irakien qui terrorise les soldats. Finalement, Matthews se lance pour enquêter, et ses pires craintes se réalisent lorsqu’un tir venu d’on ne sait où touche Matthews et le laisse pour mort. Isaac doit alors tout faire pour sauver son camarade sans risquer d’être la prochaine victime de son agresseur invisible.

Après cette ouverture brillamment stressante, The Wall n’est plus aussi intense. Un échange par radio débute entre nos deux adversaires et c’est un débat philosophique qui débute avec le tireur. Juba présente les Américains comme les véritables insurgés et explique pourquoi il les déteste tant. Il en profite pour tout faire pour entrer dans la tête d’Isaac. Isaac qui a déjà du mal à rester en vie, sans nourriture, sans eau, avec le soleil qui le cuit littéralement dans son uniforme… Mais il a également un passé trouble auquel Juba s’attaque, ce qui rend le fragile.

Il est intéressant de souligner que dans The Wall, les préoccupations de la guerre contre le terrorisme en général sont supprimées, et nos trois personnages font ce qu’ils peuvent pour survivre à un scénario de cauchemar, et c’est assez fascinant.

The Wall aurait pu être un autre film de guerre, un de plus, mais l’orientation habile de Liman et le scénario de Worrell dépeignent un aspect diffèrent de la guerre. Les échanges radio entre le soldat américain et son homologue irakien ainsi que leurs dialogues tout au long du film révèlent les points communs des personnages autant que le vaste fossé qui les sépare. Tout n’est pas toujours subtil ou abouti durant  l’heure et demie que dure le film, mais Doug Liman ose autre chose en se mettant en danger. Après tant de grosses productions formatées, tant de blockbusters, il est agréable de voir un film à petit budget où le réalisateur se permet quelques libertés.

The Wall est en salles depuis le 7 juin.

A propos Kévin Costecalde 354 Articles
Passionné par la photographie et les médias, Kévin est chef de projet communication. En 2012, il a lancé le blog La Minute de Com, une excellente occasion selon lui d'étudier les réseaux sociaux et l'actualité. Curieux et touche-à-tout, Kévin aime les challenges, les voyages et l'ironie.

1 Commentaire

  1. Ayant aimé, Jason Bourne et The edge of tomorrow je suis parti bille en tête pour The wall, franchement, long et ennuyeux, comme je l’avais en DVD j’ai fast forward plus d’une fois

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