MANGA — Il est vrai qu’au dernier tome, on avait annoncé que c’était le dernier et, d’une certaine façon, c’était bien le cas ! Cet opus (le dernier, promis!) tient en fait plutôt de spin-off, mais complète agréablement les huit tomes précédents.
L’arc narratif d’Erased étant terminé et bien terminé, Kei Sanbe s’est plutôt attelé aux quelques zones d’ombre qui restaient à la fin de l’histoire.
Ainsi… que faisaient les proches de Satoru lorsque celui-ci était plongé dans le coma ? Quelle influence son interminable sommeil a-t-il eu sur leurs choix de vie ? Et que signifiait cette rencontre avec Airi, à la fin du tome 8, alors que dans cette réalité-là, la jeune femme ne peut pas connaître Satoru (qui, lui, garde des réminiscences de sa vie précédente) ?
Le manga ne propose pas une histoire complète, du moins au même sens que les précédents. Si c’était un roman, on parlerait d’un recueil de nouvelles car les chapitres sont consacrés aux différents proches de Satoru (certains ayant toutefois droit à plusieurs chapitres). Sachiko, Kenya, Kayo, Airi… Kei Sanbe revient essentiellement sur ces quatre-là. Dans le cas des trois premiers, l’enquête autour des fillettes assassinées et l’agression subie par Satoru prennent évidemment une grande place et déterminent complètement ce qu’ils sont devenus : Sachiko a déménagé pour permettre à Satoru de recevoir les soins adéquats ; Kayo n’a pas oublié ce qu’il a fait pour elle ; et Kenya a carrément repris à son compte l’enquête et attaqué des études de droit pour enfin y mettre un terme.
En ce qui concerne Airi, l’auteur nous montre ce qu’elle a vécu dans les quelques jours précédant sa nouvelle rencontre avec Satoru, qu’elle ignore avoir déjà rencontré.
Si le volume n’est clairement pas indispensable à la bonne compréhension de la série – puisque l’histoire était vraiment complète dans les 8 tomes précédents – il offre une bonne conclusion, qui laisse en outre l’agréable sentiment d’avoir levé toutes les zones d’ombre qui restaient.
Chaque personnage ayant des motivations et buts différents, le manga propose à la fois un aspect dramatique (puisqu’il s’agit aussi de la reconstruction assez laborieuse de la famille Fujinuma) et une partie bien plus centrée sur le thriller, l’enquête n’ayant jamais été totalement abandonnée par Kenya. Un mélange assez réussi, d’autant que les chapitres sont bien rythmés.
Si ce volume n’est donc pas totalement indispensable à la lecture de la série, Kei Sanbe lui a apporté une nouvelle conclusion un brin mélancolique et poétique, une belle façon de tourner la dernière page de cette intrigue prenante, mariant à merveille thriller et uchronie.
A l’heure où nous bouclons cet article, les nominés au Prix ActuSF de l’Uchronie 2017 viennent d’être dévoilés et, une fois de plus, la série y est nominée : on espère bien qu’elle sera primée cette année !
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