THRILLER — Origine, le dernier roman de Dan Brown, met une nouvelle fois en scène Robert Langdon. Après avoir arpenté les rues de Rome, Paris, Washington et Florence en compagnie du fameux professeur de symbologie, direction l’Espagne ! L’intrigue commence au très célèbre musée Guggenheim de Bilbao, privatisé pour l’occasion par Edmond Kirsch – futurologue de renom et ancien étudiant de Langdon – afin d’exposer le résultat de ses recherches au monde entier. Celui-ci se propose en effet de répondre à non pas une, mais deux questions existentielles. D’où vient l’humanité ? Et où va-t-elle ? La soirée va malheureusement prendre un tournant dramatique et le secret risquer d’être perdu. S’ensuit alors une course effrénée contre la montre, notamment dans les rues de Barcelone.
Les inconditionnels apprécieront, les autres peut être un peu moins, mais Dan Brown a suivi exactement la recette qui a fait le succès de ses tomes précédents. La mission est périlleuse mais relativement réussie : surprendre en gardant les mêmes codes. Robert Langdon, accompagné d’une femme aussi intelligente que sublime, se lance à corps perdu dans une enquête avec en toile de fond une alchimie subtile entre art, religion et science. Ce thriller, bien que très haletant, utilise certains ressorts narratifs un peu (trop) évidents. Mais le parti pris de privilégier le rythme, l’action et les rebondissements au détriment d’une crédibilité totale est assumé et finit par nous régaler, pour peu d’appréhender sa lecture avec un peu de recul.
Les romans de Dan Brown ont cette force et cette originalité qu’ils nous font voyager. À travers eux, on (re)découvre des monuments historiques et les petites anecdotes qui leurs sont associées. Quel plaisir, au fil de la lecture, de trouver une information qui nous interpelle et d’aller la confronter à une autre source, de creuser le sujet. De fil en aiguille, de recherches en recherches, les romans de Dan Brown offrent de nouveaux horizons. Attention toutefois, toutes les informations ne sont pas à prendre pour argent comptant et nécessitent un regard un peu plus critique. En effet, comme dans les autres titres de la série, l’auteur nous livre une vision parfois un peu fantasmée, en l’occurrence ici de l’Espagne.
Ce roman amène également tout une flopée de questions, notamment sur l’intelligence artificielle. Ce second niveau de lecture revêt alors une dimension pseudo-philosophique, un peu à la façon des romans de Bernard Werber. On s’interroge ainsi sur la place des nouvelles technologies dans nos vie et sur l’impact qu’elles peuvent avoir au sein de notre société moderne. Comme dans ses romans précédents, on retrouve également la thématique science / religion et l’éternel questionnement afin de déterminer si « Dieu peut survivre à la science ».
Origine est sans aucun doute le succès de cette rentrée littéraire 2017 (et également le plus gros tirage de l’année pour la France). C’est un bon thriller, entraînant et divertissant qui, même s’il ressemble aux autres tomes de cette pentalogie, saura ravir les fans de la première heure. Il a en plus le mérite de faire réfléchir.
Origine, Dan Brown. JC Lattès, Octobre 2017. Traduit par Dominique Defert et Carole Delporte.
Il me tente bien, je sens que je vis le mettre sur ma liste au pere noel 🙂
Tu as de la chance, je ne crois pas que l’existence du père Noël soit remis en cause dans les livres de Dan Brown 😉
« nécessitent un regard peu plus critique », en effet! J’ai volontiers suivi Dan Brown au fil de deux ou trois de ses romans, mais j’y ai renoncé après « Le Symbole perdu », ayant eu l’impression que l’auteur était passé à côté de son sujet. Dommage…