Isabella Bird : sur la route de Niigata !

MANGA — Rien n’arrête Isabella Bird, pas même un chemin tortueux et difficile à arpenter. Et c’est avec plaisir que l’on retrouve la grande exploratrice sur les routes japonaises du XIXe siècle !

Isabella et Tsukurichi se dirigent à bons pas vers Niigata, première grosse partie du voyage vers les territoires aïnous. Seulement, Isabella a toujours dans l’idée d’arpenter des chemins inexplorés, ce qui l’emmène loin des grandes villes, à travers les campagnes.
Sur ses traces, on découvre un Japon rural et terriblement misérable, loin de l’image glamour que l’on en a aujourd’hui. Les habitants subsistent difficilement, car les conditions de vie et de travail dans les campagnes sont d’une dureté inouïe, notamment depuis la fin de la guerre civile qui a déchiré le pays – rapidement évoquée.
Le voyage, qui s’était déroulé jusque-là à pieds et à cheval, rencontre bientôt un cours d’eau ; l’occasion, pour Isabella – et des lecteurs ravis – d’en apprendre plus sur les superstitions qu’ont les habitants, lesquelles ont la vie dure. Ainsi, on découvre qu’applaudir à bord risque d’attirer la foudre sur le bateau et qu’évoquer un serpent à bord peut irriter les dieux. Mieux, il apparaît que s’échanger un objet sous la corde d’un mât pourrait pousser le bateau à gravir les montagnes !

Cette partie du voyage nous mène donc à Niigata, où Isabella Bird retrouve avec plaisir, pour une petite pause entre deux étapes, un environnement urbain et la civilisation occidentale, avec la présence d’une de ses connaissances britanniques.
Si les dessins de Taiga Sassa sont toujours aussi riches et évocateurs, certains détails de cette étape sont un peu moins bons : Isabella, une fois vêtue à l’occidentale, est complètement transformée, jusqu’à être parfois méconnaissable. De même, la fille de M. Fyson, Ruth, vit un curieux problème de proportions et semble avoir physiquement 3 ans, au lieu de 7 ou 8. Heureusement, en dehors de ces deux points, le reste est toujours aussi palpitant et agréable à l’œil.

Isabella Bird, tome 3, Taiga Sassa

On aurait pu craindre que l’intrigue soit terriblement linéaire, à suivre Isabella dans son voyage. Heureusement, Taiga Sassa a encore des péripéties sous le pied et introduit le personnage de Charles Maries, un botaniste britannique – qui a, comme Isabella, réellement existé –  qui travaille sur la flore nippone. Au vu des ambitions du personnage, on imagine sans peine qu’il va venir perturber allègrement le périple d’Isabella… reste à déterminer l’ampleur des dégâts qu’il peut causer, ce qui titille évidemment la curiosité du lecteur jusqu’au tome suivant !

Isabella Bird, tome 3, Taiga Sassa. Ki-oon, avril 2018. Traduit du japonais par Sébastien Ludmann.

A propos Oihana 710 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

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