FANTASY — Albin Michel Imaginaire, nouveau département de l’éditeur éponyme, a été lancé fin 2017, sous la direction de Gilles Dumay, avec une première salve de publications prévue pour l’automne suivant. L’automne est là, les trois premiers titres d’Albin Michel Imaginaire également, et c’est avec Mage de Bataille, de Peter A. Flannery, que nous avons découvert cette nouvelle collection !
Falco Danté est un gringalet souffreteux, dans un monde médiéval en guerre, peu à peu conquis par l’infernale armée des Possédés. En plus de son état maladif, Falco est méprisé : son père, qui fut un immense mage de bataille, a sombré dans une folie meurtrière et tué beaucoup d’innocents. Depuis, Falco est assailli de cauchemars et assez mal vu par ses concitoyens, qui rejettent sur le fils la faute du père.
Mais l’heure n’est pas aux ruminations : Caer Dour, où vit Falco, est en liesse car un enfant du pays, fraîchement intronisé mage de bataille, revient. Objectifs: invoquer son dragon et stopper net l’avancée de l’armée démoniaque qui menace la cité. Or, Falco fait rater l’invocation… et met en péril toute la population. Ce qui n’arrange pas du tout sa réputation…
Mage de Bataille est un roman de fantasy épique assez classique, mais dont l’intrigue tient tout à fait la route et s’avère même très prenante !
Comme le résumé officiel en dit un peu trop, celui-ci a été volontairement raccourci et cantonné aux quelques premiers chapitres du roman. Il ne reflète donc pas toutes les réalités de l’intrigue, qui ne se cantonne pas à une simple affaire de réputation brisée. Car à la situation de guerre dans laquelle on débarque vient rapidement s’agréger un roman d’initiation en bonne et due forme et qui ne concerne pas seulement Falco, mais tous les personnages dont on imagine qu’ils tiendront la vedette dans la seconde partie.
Dans la situation initiale comme dans la partie plus purement initiatique, on ne peut pas dire que l’auteur fasse preuve d’une originalité sans bornes. Si le dépaysement est au rendez-vous, univers imaginaire oblige, on y retrouve des petites notes familières, que ce soit dans les noms des personnages, des lieux, ou dans les expressions idiomatiques qui fusent dans les dialogues et qui fleurent les langues européennes.
À cette familiarité s’ajoute celle de l’intrigue, qui suit assez fidèlement les grandes lignes de ce que l’on attend d’un roman de fantasy épique. Un récit initiatique, donc, des opposants, un héros esseulé, un vieux mentor et une bonne vieille opposition forces du bien / forces du mal. Et on a certes parfois une sensation de lenteur dans l’évolution de l’histoire, mais il ne faut pas oublier que le roman, en version originale, n’est pas édité en deux volumes, comme dans sa traduction française !
Tout cela est-il gênant ? Eh bien pas tant que cela, car l’ensemble s’avère très convaincant – classique, mais efficace, comme le veut la formule. Voilà donc un roman que l’on conseillera bien volontiers aux lecteurs débutants dans le genre, en attendant de pouvoir lire le second tome !
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