TERREUR — Certains romans présentent sur leur couverture des critiques élogieuses tirées de la presse ou venant d’autres auteurs. Hex en fait partie, et ce n’est pas moins que Robin Hobb et Stephen King qui en font l’article : ces deux auteurs figurant à mon panthéon personnel, je ne pouvais qu’être extrêmement curieuse de découvrir ce roman horrifique !
Que ce récit ait plu à Stephen King n’est au fond pas étonnant, car il présente de nombreuses similitudes avec les œuvres du maître de l’horreur : un attrait pour les petites villes de l’est américain, pour la manière dont une communauté peut perdre pied face à l’inhabituel, et même les scènes WTF qu’on retrouve souvent à la fin des romans de King. Et l’horreur, bien sûr. Ici, point de clown : la terreur s’incarne sous les traits d’une femme qui hante la ville, les mains liées avec des chaînes, les yeux et la bouche cousus. Condamnée autrefois comme sorcière, cela fait trois cents ans qu’elle hante la ville, empêchant ses habitants d’en partir, apparaissant ici et là, murmurant inlassablement des paroles impies qui, si on les écoute, poussent au suicide. La petite communauté est résignée et, refermée sur elle-même, a pris l’habitude de monter toutes sortes de stratagèmes pour éviter que la nouvelle de l’existence de la sorcière se répande et que de nouveaux habitants ne viennent s’installer. Pour cela, l’Hex régente leur vie, contrôle Internet, édicte des règles strictes. Des règles qu’un petit groupe de jeunes de la ville trouvent injustes : ils décident de prendre le problème à bras le corps.
Et forcément, c’est la catastrophe : comme dans Salem, l’horreur monte progressivement. Comme dans Simetierre, l’ambiance se fait parfois cauchemardesque, présentant une réalité onirique où ce qu’on tient pour acquis (que ce qui est mort… reste mort, par exemple) peut ne plus être valable. Oui, l’influence de Stephen King est belle et bien présente. Comme dans Dôme, une petite communauté en huis-clos peut perdre les pédales, et se laisser aller à des actes atroces… Forcément, pour peu que l’on aime un peu le genre : on se régale, on fait fi des petites interrogations qui nous viennent pour se laisser emporter. Suspension de l’incrédulité totalement consentie ! Il faut dire que le rythme est de plus dynamique et très prenant, faisant de Hex de ces romans qui nous hantent toute la journée, qui font qu’on attend le soir avec impatience pour s’y replonger.
Anecdote assez étonnant au passage : l’intrigue se passait initialement en Europe, mais lors de la traduction en anglais, l’auteur a réécrit une partie du roman, en plaçant l’histoire en Nouvelle-Angleterre, et en modifiant la fin… Aussi, si certains de nos lecteurs ont eu par hasard l’occasion de lire l’histoire originelle… Je serai curieuse de connaître les modifications apportées à l’intrigue !
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