SÉRIE TV — Nombreuses sont les séries à parler de cette période ô combien charnière du lycée : l’adolescence, les hormones en folie, les râteaux, les premières expériences… On ne les compte plus ! Alors qu’a pour se démarquer la série Netflix Sex Education ? Son angle d’attaque, résolument axé sur la sexualité comme son nom l’indique… mais pas que ! Aussi, listons ensemble les trois raisons qui font que regarder la première saison de cette série est une vraie bonne idée !
-
Sex Education nous apprend vraiment des choses sur le sexe
Et ce, de manière décomplexée, pédagogique et résolument positive. Oui, oui, vous avez bien lu. Déjà, de quoi ça parle ? C’est l’histoire d’Otis, un jeune Britannique de seize ans qui vit seul avec sa mère après le divorce de ses parents. La particularité des parents d’Otis ? Ils sont tous les deux sexothérapeutes, alors je vous laisse imaginer un peu ce que ça peut donner au quotidien : une mère qui analyse tout ce que vous dites, faites (ou ne faites pas !), une décoration à la maison pour le moins… chargée, et la honte, pour un adolescent, d’être vu comme « le fils de la dame qui écrit des bouquins de cul ». Ce n’est peut-être pas la meilleure façon d’être totalement à l’aise avec la sexualité, mais une chose est sûre : Otis, bien que puceau et vraiment totalement inexpérimenté en la matière, s’y connait en sexe théorique. Il s’y connait aussi un peu en thérapie, puisqu’il a visiblement grandi en écoutant d’une oreille sa mère faire des consultations. Maeve Wiley, l’outcast du lycée, ne s’y trompe pas, et y voit une occasion en or de se faire de l’argent : à eux deux, les adolescents montent un cabinet de sexothérapie au lycée. Maeve gère l’aspect pratique des rendez-vous et trouve des clients : Otis assure la consultation.
Résultat : tous les problèmes que peuvent vivre les adolescents se voient étalés, décortiqués et généralement traités au fil des épisodes. On apprend des choses sur le désir, sur l’anatomie, et rappel toujours utile, sur le consentement. Des problèmes peu connus comme le vaginisme sont traités au même plan que la célèbre panne d’érection, et Sex Education n’hésite pas à aborder des sujets aussi vastes que l’avortement, les problèmes de contraception, la pression sociétale liée à la virginité, le slut shaming… La série a tout bon, et offre un regard bienveillant sur tous ces petits tracas liés au sexe. C’est vraiment bien fichu et on a hâte de voir à quels thèmes la saison 2 s’attaquera (on a bien quelques idées…).
2. Les personnages sont carrément attachants
Regard bleu acier, silhouette un peu gauche, et un côté bien trop raisonnable pour son âge : Otis est indéniablement un héros intéressant pour la série. C’est un paradoxe à lui tout seul : ultra bien calé sur les choses du sexe, il s’échine à démêler les complexes et les inhibitions de ses camarades… tout en étant lui-même à la fois très inexpérimenté et traumatisé. On aime le décalage entre son côté très sérieux, son absence de jugement, et les fois où il se laisse à se comporter en adolescent normal. À ses côtés, Maeve Wiley, la paria du lycée. Là où tous les élèves du lycée semblent vivre dans des manoirs (à la décoration étonnamment très marquée années 70), Maeve vit elle dans un parc de mobil-homes, elle peine à joindre les deux bouts au quotidien, et on l’insulte quotidiennement. Malgré ça, elle reste combative. Derrière son look de punkette, on devine dès les premières épisodes une grande intelligence et beaucoup de culture. C’est un personnage qu’on aime beaucoup suivre.
Enfin, on s’attardera aussi sur Eric, le meilleur ami d’Otis : ouverturement gay, Eric est quelqu’un de très positif, avec un côté candide et hyper enthousiasme très rafraîchissant. Mais, au fur et à mesure que se passe la saison 1, Eric s’endurcit, et traverse une crise qui est vraiment bien traitée. Comme Otis et Maeve, Eric est un personnage multi-dimensionnel, plus complexe qu’on ne le croit.
3. La relation parent/enfant au coeur de l’intrigue
Le premier couple parent/enfant qui vient à l’idée quand on parle de Sex Education, c’est bien sûr le tandem formé par Otis et par sa mère, hautement dysfonctionnel. Otis ne fait plus confiance à sa mère, dont il trouve l’ingérence dans sa vie insupportable, et Jean, sa mère, ne sait plus comment gérer cet enfant « autrefois si sage » devenu cet adolescent imprévisible. La série veille bien à montrer aussi bien les colères d’Otis que le désarroi de sa mère.
Autre duo notable : Adam et son père, le proviseur. Adam est la petite brute du lycée, totalement jemenfoutiste, avec un air désabusé plaqué en permanence sur le visage. Manque de pot pour lui, il n’est autre que le fils du proviseur du lycée, un homme très rigide qui semble en permanence déçu par son fils. Le mélange de peur, de déception mutuelle, de défiance, qui caractérise leur relation est admirablement rendu.
On citera également la relation d’Eric avec son père : on sent bien le père du jeune homme un brin perturbé face à l’homosexualité et à l’exubérance de son fils. Mais plutôt que le juger, le père, bien qu’un peu bourru, a choisi de l’accompagner et de l’aider du mieux qu’il peut. C’est très bien fait. Enfin, on terminera en évoquant le lien entre Jackson et ses mères, qui rêvent de faire de lui un champion et qui, sous couvert de « c’est pour ton bien, mon fils ! », lui font vivre une existence monacale à l’âge où Jackson aimerait s’amuser, ou le duo Ola/Jacob, où la parentalité semble parfois inversée…
Fort d’un casting divers, où les minorités trouvent leur place avec fluidité, la série est porteuse d’un message d’acceptation très bienvenu. Elle rappelle également l’importance du consentement et du respect de l’autre, qu’on ne répètera jamais assez. Reste à voir si la saison 2, récemment mise en ligne sur Netflix, est à la hauteur, mais nous partons résolument confiants !
Soyez le premier à commenter