FANTASTIQUE ADULTE — Une belle réputation en littérature young adult, un pitch accrocheur et le soutien de Stephen King, le maître de l’horreur, en personne : Leigh Bardugo dispose de bien beaux atouts pour nous donner envie de lire son premier roman adulte, La Neuvième Maison. Si on vous explique rapido que l’héroïne, Alex Stern, a le pouvoir de voir les morts, et qu’après avoir survécu à un massacre, elle intègre l’université de Yale en tant que berger du surnaturel, chargée avec plusieurs acolytes de surveiller les sociétés secrètes magiques de la célèbre faculté… que vous dites-vous ? Vous signez tout de suite ? Moi oui en tout cas.
Mais le roman de Leigh Bardugo se mérite : la première partie du roman, très introductrice et en même temps pour le moins déroutante, peut égarer bien des lecteurs impatients. J’ai moi-même fait une pause de presque deux mois car je n’arrivais pas vraiment à rentrer dans l’histoire : trop de choses à assimiler, un va-et-vient temporel déconcertant, des personnages auxquels je n’arrivais pas à m’attacher… J’ai peu à peu perdu l’envie de m’y mettre jusqu’à faire une pause. Puis, chose très rare quand je m’arrête en cours de lecture, j’ai repris. Pour ne plus jamais m’arrêter.
Une fois passé ce début un peu compliqué, le lecteur est subitement happé par l’histoire : fascinante, sombre, délicieusement dense, avec un potentiel énorme, l’intrigue de La Neuvième Maison déploie toutes ses subtilités : en un mot comme en cent, on s’éclate. De l’action à toute berzingue, du mystère, des rebondissements : voilà du divertissement de haute volée, et les germes d’un univers riche qu’on espère voir se développer dans plusieurs autres romans. Voilà pourquoi je vous disais plus haut que le roman se mérite : il faut parvenir à aller au-delà de ce début un peu poussif pour découvrir les délicieuses surprises que nous réserve l’histoire. Le jeu en vaut amplement la chandelle ! Stephen King, comme souvent, avait donc bien raison…
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