ALBUM JEUNESSE — Michel Piquemal et Pascale Maupou-Boutry n’en sont pas à leur coup d’essai : lui est connu au chapitre des contes et des écrits philosophiques, elle a apporté ses traits couleurs à de très nombreux titres. Les voilà réunis sur un album jeunesse récemment paru : Un espiègle canari.
Passionné par leur chant, un Sultan élève et collectionne les oiseaux avec l’aide de son Grand Vizir, qui arpente son royaume à la recherche des plus beaux chanteurs… Il les aime tant qu’il est prêt à dépenser des sommes fabuleuses pour en acquérir ne serait-ce qu’un. Ce qu’a bien compris le Grand Vizir, d’ailleurs, qui lui fait payer au centuple le prix des oiseaux qu’il déniche. Lorsqu’on leur parle d’un fabuleux canari, ami d’un petit garçon, ils s’imaginent pouvoir mettre la main dessus. Évidemment, on s’en doute un peu, le petit garçon refuse de vendre le canari, qui est avant tout son ami ! Le vizir ne l’entendant pas de cette oreille, il prend l’oiseau par la force. Le grand vizir ne se doute pas de quoi est capable le petit oiseau et comment le cours des choses va évoluer…
Le conte nous emmène au cœur de l’Inde, brillamment illustrée par Pascale Maupou-Boutry. Ses illustrations sont assez classiques, mais collent à merveille au récit : si les couleurs sont à la fois douces et chatoyantes, elle a accordé une grande attention aux détails des tenues, de l’architecture, comme des décors. Un vrai régal pour les yeux !
Le récit, quant à lui, nous propose quelques péripéties variées : on s’inquiète, on s’insurge et surtout… on s’amuse ! Car le canari n’est pas qualifié d’espiègle dans le titre pour rien : pour se débarrasser définitivement du sultan et de la prison dorée qu’est le palais, il va se montrer aussi malin qu’irrévérencieux ! Le texte mêle donc avec bonheur humour et réflexions philosophiques : tout peut-il vraiment s’acheter ?
Voilà donc un très bel album, à mettre entre toutes les mains : l’aventure est prenante, drôle et porte d’intéressantes réflexions, ce qui le rend accessible aussi bien aux petits lecteurs, qu’à des enfants un peu plus âgés.
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