Maison de la Terre et du Sang : une lecture pleine de surprises !

Crescent City, Sarah J Maas

FANTASY URBAINE —L’arrivée sur les tables des libraires français du dernier roman de Sarah J. Mass a beaucoup fait parler : l’objet-livre étant de surcroît très beau, nous étions très curieux de découvrir cette série… Pourtant, ce n’est que maintenant que nous vous en parlons, plusieurs mois après sa sortie. Que s’est-il passé ?

Je vous le dis tout net, ce premier tome est un rescapé de ma PAL : toute guillerette, j’en ai entamé la lecture en juin dernier. Pour m’interrompre en juillet, la motivation s’évaporant au fil de mes tentatives… D’ordinaire, quand je mets un livre en pause, la pause s’avère définitive : le livre tombe dans les limbes, j’y pense de moins en moins, et je n’ai donc plus envie de m’y plonger. Certains livres sont en stand-by depuis dix ans chez moi… Et chaque année qui passe fait qu’il est de plus en plus improbable que je les reprenne un jour. Mais après avoir terminé ma lecture des Maître enlumineurs, j’ai eu l’envie presque irrépressible de poursuivre ma lecture de Crescent City. Et cette fois, je l’ai terminé. Et rapidement, en plus ! Hourra !

Trêve de bavardage : de quoi ça parle ? Tout d’abord, ça se passe dans un univers magique où cohabitent anges, métamorphes, sorcières, faes, vampires, spectres… Bryce Quinlan vit dans la ville de Crescent City, un vrai melting pot surnaturel. Si on vous la fait très courte, cette métisse mi-humaine, mi-fae, se retrouve à enquêter avec un ange renégat fort sexy sur le meurtre de sa meilleure amie. En très gros, et très rapide.

J’ai essayé d’identifier le défaut du texte qui m’a fait interrompre peu à peu ma lecture après avoir lu un bon tiers de ce livre qui compte presque mille pages. Le texte était prometteur, l’univers d’une grande richesse, les personnages dotés d’un gros potentiel… alors, pourquoi ? Peut-être l’impression de lire de la bit-lit, genre que j’ai apprécié plus jeune mais qui ne me tente plus vraiment maintenant. L’héroïne, Bryce, est badass, mais elle est surtout super belle et sexy, et tous les mâles à la ronde se pâment en voyant ses formes, c’est un peu le syndrome « Sookie Stackhouse », j’ai eu un peu l’impression de lire les aventures d’Anita Blake. J’ai finalement réussi à surmonter cet agacement initial, qui a surgi de nouveau à chaque rapprochement entre Bryce et Hunt, l’ange avec qui elle mène l’enquête, qui est beau, torturé et fort bien membré (soupir). La tension sexuelle entre ces deux-là n’a rien de subtil, on peut même dire que l’autrice arrive avec ses gros sabots dès les premières joutes verbales venimeuses du début (oui, ils ne peuvent pas se saquer au début…), et quand finalement, il y a rapprochement, j’ai eu l’impression de lire une scène ou deux de Cinquante nuances de Grey. Voilà, je pense que c’est principalement ce qui m’a fait mettre ma lecture en pause. Paradoxalement, c’est aussi ce qui me l’a fait reprendre. Oui, je suis une femme pleine de contradictions. J’étais curieuse de savoir comment la relation entre ces deux-là allait évoluer. Je n’ai pas vraiment été surprise, mais j’ai clairement été distraite.

Fae affriolante et ange au corps de dieu grec mis à part, ce premier tome de Crescent City est effectivement un très bon divertissement, avec un univers riche et très visuel, avec beaucoup de protagonistes charismatiques, et un passé plutôt intéressant. Sarah J. Mass donne corps à son monde en lui donnant une histoire sanglante, avec des guerres, des révoltes, de l’esclavage, des puissants rongés par l’ambition, des meurtres et même du terrorisme. La présence d’autant de créatures magiques peut donner l’impression que l’autrice a mis tous les personnages surnaturels qui lui passaient par la tête dans son chapeau avant d’agiter, mais le résultat est finalement plutôt séduisant, donnant du relief au microcosme de Crescent City. C’est pas mal du tout.

Quant à l’enquête ? Elle tient en haleine le lecteur jusqu’au bout, et quand on voit la longueur du roman, c’est un bel exploit en soi. La fin du roman (disons, les deux cents dernières pages) est explosive, et plutôt réussie, on peine à décrocher, ça explose de partout, il y a de l’action, de l’émotion, des explosions, des démons… C’est un vrai feu d’artifice, qui rachète le début peut-être un peu mollasson à se mettre en place.

Au final, ai-je aimé ou pas ? Plutôt oui, au point d’envisager de lire la suite quand elle sortira. Pas mal, en fait, vu que je l’ai finalement dévoré. Mais pas au point d’être totalement aveugle aux défauts du roman.

Crescent City T1 : Maison de la Terre et du Sang, Sarah J. Maas. De Saxus, 2021. Traduit de l’anglais par Sébastien Guillot.

1 Rétrolien / Ping

  1. Le Livre de la nuit : incursion en urban fantasy pour Holly Black - Café Powell

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.