CONTE — Les éditions Picquier sont spécialisées dans les publications venues d’Asie et d’Extrême-Orient, qu’il s’agisse de textes traduits ou de réinterprétations de classiques plus anciens. Chenille poilue, qui réunit Marie Sellier (au texte) et Aurélia Fronty (aux pinceaux), est de cette seconde catégorie, puisqu’il s’agit d’une interprétation d’un très ancien conte japonais.
Aya n’est pas une princesse comme les autres. Au lieu d’aimer peigner ses longs cheveux et de décorer sa coiffure de papillons comme les autres princesses, elle n’aime que les limaces, les escargots, les cafards, les araignées, les chenilles… Bref, les petites bêtes. Ce qui lui vaut le délicieux surnom de Chenille Poilue. Malgré cette passion hors norme, elle ne tarde pas à attirer l’attention de quelques princes qui voient en elle un bon parti, et qui pour la séduire multiplient les envois de diamants, rubis et autres émeraudes. Rien qui plaise à Chenille Poilue…
Le texte du conte est plein de piquant, avec un humour bien présent – à ce titre, la princesse et son père remportent sans aucun doute la palme, avec des réparties saillantes pour l’une et un mental à toute épreuve pour l’autre.
Les insectes et autres petites bêtes sont à l’honneur, avec de longues énumérations consacrées à ces petites bêtes qu’affectionne particulièrement la princesse. Le texte est d’ailleurs présenté de façon dynamique, avec des énumérations éparpillées sur les pages, dont les mots de tailles différentes créent de jolis effets visuels.
L’aspect un peu répétitif des péripéties centrales renforce l’aspect merveilleux du conte et contribue à plonger les lecteurs dans l’ambiance de cette histoire.
Côté graphismes, Aurélia Fronty a paré le récit de couleurs et de dessins splendides, riches de détails, dans lesquels on se perd avec un immense plaisir. Les insectes sont magnifiquement représentés (même ceux que l’on apprécie traditionnellement le moins), ce qui donnera envie même aux plus réfractaires de s’intéresser à ces différentes espèces.
A quatre mains, l’autrice et l’illustratrice créent un magnifique album dont on apprécie autant les couleurs splendides, que le texte malicieux !
Soyez le premier à commenter