Dangereuse folie

Sorti en décembre 2011, A dangerous method raconte l’histoire torturée d’une jeune femme qui espère devenir médecin. Cependant, atteinte d’une maladie mentale, elle est gravement perturbée et apeurée : pourtant, les humiliations et autres sévices corporels semblent lui apporter un plaisir inattendu et malsain. La sexualité de cette jeune femme, au cœur de ce film, garde donc une part de perversité – voire de perniciosité – qui est l’atout majeur de cette histoire perturbante.

a dangerous method

Vraisemblablement, le sexe n’est qu’un prétexte pour aborder plus particulièrement l’histoire de deux psychanalystes de renom : les docteurs Freud et Jung. L’un comme l’autre tentent d’affirmer leurs hypothèses et d’infirmer celles de l’autre. Au début, amis et inséparables, bercés dans une sorte de relation maître/élève, ils finissent par s’éloigner l’un de l’autre : une cassure s’opère, annonçant le commencement de la descente aux enfers de Jung. A noter le jeu des acteurs qui amènent le film à un haut niveau d’interprétation.

Keira Knightley campe à la perfection une jeune femme torturée et mentalement atteinte. Il est très inhabituel de voir cette actrice dans ce genre de rôle, lui connaissant plutôt des rôles de gentilles damoiselles en danger. Or ici, elle incarne vaillamment son rôle, dans un cercle vertueux des plus appréciable : la sincérité transpire de son rôle d’actrice, on en oublie presque qui elle est vraiment, et l’on se fond dans le décor, piégé dans une sorte de voyeurisme malsain.

Viggo Mortensen et Michael Fassbender quant à eux sont convaincants dans le rôle des deux psychiatres piégés dans leurs croyances et sourds aux protestations d’autrui. Vincent Cassel épate à nouveau grâce à son interprétation réaliste et loufoque d’un psychologue/patient sexuellement très actif. Face à cette brochette de psychiatres, patients et amis, on se demanderait presque qui est le plus fou, qui est le plus malade…

Cependant, le bémol de ce film reste les dialogues parfois longs et complexes, qui alourdissent l’intrigue. On s’y perd, on s’en lasse et hélas on abdique au bout d’une heure. Courageusement, on poursuit le visionnage et on apprécie la fin, qui achève avec brio ce film sombre et torturé. Bref, un film qui fait réfléchir sur le sens de la vie, les tabous de la sexualité et la limite entre folie et raison. Mais qui ne plaira pas à tous.

 Par Séverine

A propos Kévin Costecalde 354 Articles
Passionné par la photographie et les médias, Kévin est chef de projet communication. En 2012, il a lancé le blog La Minute de Com, une excellente occasion selon lui d'étudier les réseaux sociaux et l'actualité. Curieux et touche-à-tout, Kévin aime les challenges, les voyages et l'ironie.

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