POLAR — Il y a deux ans, à la même époque, nous vous parlions des aventures hautes en couleurs de Benjamin Varenne, apprenti Père Noël dans un supermarché, qui plaquait tout pour suivre une fille certes magnifique, mais très engagée avec… un dangereux mafieux.
Cette fois, Benjamin en a pris de la graine, il ne commettra pas deux fois la même erreur. Heureusement, et pour le plus grand plaisir des lecteurs, il lui est difficile de chasser un naturel qui revient souvent au galop !
C’est encore Noël et Ben a encore pris un petit boulot alimentaire, sa carrière de comédien raté étant au beau fixe – ratée, donc. Le voilà vigile à l’Opéra, chargé de contrôler les sacs à l’entrée, avant les spectacles. Au moins, cette fois, il ne risque pas d’attraper la grippe à force de subir des bisous d’enfants baveux, ni de se faire vomir sur les mocassins. Bref, c’est tranquille.
En tout cas, ça l’était, jusqu’à ce que l’ami Benjamin intervienne pour sortir une danseuse des griffes d’un admirateur un brin trop fervent. Une fille qu’il mettrait bien dans son lit, d’ailleurs. Facile, non ? Eh bien on dirait bien… jusqu’à ce qu’il s’avère que la fameuse danseuse est littéralement persécutée par un fan et que Benjamin ait l’idée du siècle : se faire passer pour un garde du corps expérimenté, classe et professionnel jusqu’au bout des ongles, dans le seul but de la séduire – car Ben est sûr et certain qu’elle exagère un brin.
Des coulisses de l’Opéra jusqu’aux fastueux palais vénitiens, Benjamin aura fort à faire pour maintenir une couverture qui risque de sauter à la moindre filature !
C’est encore une fois un polar savoureux que nous sert Gabriel Katz. Avec Benjamin, il faut plus s’attendre à des aventures ressemblant à celles de Mr Bean qu’à James Bond. Verdict ? Ça marche ! On adhère tout de suite à ce personnage de comédien un peu raté, qui tente malgré tout de sauver les apparences… quitte à faire un peu n’importe quoi, pour peu qu’il réussisse à garder l’attention de la belle (décidément bien courtisée) et à la mettre la cible dans son lit. L’ennui, c’est que garde du corps, c’est un vrai métier et que ça ne s’improvise pas à la légère, surtout quand entrent sur l’échiquier d’anciens Spetsnaz, des stalkers étranges et des mafieux.
L’intrigue est donc extrêmement riche en péripéties, lesquelles ne manquent pas de piquant. Courses-poursuites, fusillades, exfiltration musclée : rien ne sera épargnée à Benjamin, dont les talents d’acteur sont, finalement, plutôt pas mal. Evidemment, côté vraisemblance, ce n’est pas toujours ça car à la lecture, on se dit que la probabilité de rencontrer tous ces éléments est assez improbable. Mais, comme on dit, plus ça paraît invraisemblable, plus ça passe… Et là, clairement, ça passe. On voit très nettement les moments où Ben se fourvoie complètement ; contrairement à lui, on parvient parfois à anticiper les tuiles qui vont lui tomber sur le coin du nez ; enfin, on en arrive à attendre qu’il découvre encore pire, tant ses mésaventures sont divertissantes. C’est sans aucun doute dû à la narration enlevée, pleine d’humour, souvent sans concession pour les bévues de Ben. Car bien qu’il soit le narrateur, notre comédien a tout de même une vision assez nette de ses errements !
Les aventures de Benjamin Varenne sont lisibles tout à fait indépendamment mais bien qu’elles s’achèvent toujours à la fin du roman… on a bien envie d’en lire de nouvelles ! Quand tu descendras du ciel nous propose une aventure rocambolesque, palpitante et hautement divertissante, que l’on glissera volontiers sous le sapin.
J’ai vraiment hâte de découvrir ce polar. J’espère que ce sera aussi bien que ce que venez de décrire 🙂