ALBUM JEUNESSE — Benji Davies est illustrateur et sévit tant en littérature jeunesse qu’en films d’animation. Jory John, lui, est auteur de livres, pour les enfants, comme pour les plus grands, et journaliste également. Les deux acolytes signent chez Little Urban une série d’albums mettant en scène deux voisins en perpétuel conflit, Ours et Canard. Et ce mois-ci, c’est le troisième album consacré aux deux compères, qui vient de paraître : Dis, ours, tu rentres bientôt ?
Ours et Canard ont une histoire de voisinage assez compliquée : Ours apprécie la solitude, tandis que Canard, lui, ne semble vivre que pour la compagnie de son voisin, lequel tente désespérément de préserver sa petite tranquillité. Après deux albums où le second passe son temps à venir enquiquiner le premier – lequel ne proteste pas tant que ça – on retrouve la paire si mal assortie. Cette fois, Canard est désorienté car Ours ne répond pas à sa porte. Il n’est pas en train de faire la sieste. Il n’est pas non plus au fond du jardin. C’est bien pire.
Ours est parti une semaine en vacances, pour pêcher tranquillement. Loin. Et seul. Canard est au fond du seau.
Ours, lui, est plutôt heureux : les vacances s’offrent à lui, la forêt et le lac sont plein de promesses et surtout, surtout, il est parfaitement seul et tranquille. Le bonheur, non ?
Parviendront-ils toutefois à profiter de leurs vacances l’un sans l’autre ?
Comme dans les titres précédents, l’album présente des illustrations pleine page et d’autres sous formes de vignettes : les découpages sont variés et soulignent bien la narration. Celle-ci est pleine d’humour, notamment parce que l’on voit les réactions respectives des deux personnages face à l’éloignement de l’autre, ou face aux péripéties qu’ils traversent – l’un livré à lui-même en l’absence de son acolyte, l’autre se révélant peu aguerri face au camping improvisé. Finalement, l’histoire montrera que se supporter l’un l’autre, et s’entraider, ce n’est pas si mal ! De même, elle prouve que du bon peut se cacher en chacun, aussi bien dans le bourru taciturne que l’on pensait perdu pour la cause que dans le joyeux luron qui ne connaît pas bien les limites de l’intimité. Finalement, la richesse de nos rencontres ne vient-elle pas de la diversité des caractères ?
Un bel album à lire dès 4 ans, tant pour le sujet que pour les illustrations très colorées et dynamiques !
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