NOVELLA FANTASY — Cet été, les éditions Rageot créaient l’événement en annonçant la publication d’un roman inédit de Pierre Bottero ! En fait de roman inédit, il s’agissait de sa novella Les Aigles de Vishan Lour, publiée dans le mensuel Je Bouquine en 2005 (puis à nouveau en 2015), et jamais rééditée en volume à part. Hormis les fans chanceux ayant mis la main sur un des deux numéros du-dit magazine, la novella était peu connue du grand public. Cette injustice est désormais réparée, et tout le monde peut la lire !
Estéblan est écuyer pour la Confrérie des Chevaliers du Vent, un organe militaire et politique incontournable. Pourtant, un nouveau roi a pris le pouvoir à AnÓcour, sans être adoubé par la Confrérie. Celle-ci envoie donc une délégation de chevaliers avec leurs montures, de redoutables aigles géants, avec pour mission de renouer les relations diplomatiques entre AnÓcour et la Confrérie. Mais la délégation tombe dans une sombre embuscade… Traqué, mais bien décidé à venger ses amis, Estéblan croise la route de Plume, une jeune acrobate cambrioleuse à ses heures qui lui conseille… de ne rien faire. Et de sauver sa peau ! Difficile à entendre pour un jeune adolescent pressé de faire ses preuves !
Cette novella ne prend a priori pas place dans le méta-univers de Gwendalavir, bien connu des fans de l’auteur. Le roman étant très court, celui-ci va droit au but dans la caractérisation de ses personnages, de l’univers, comme de l’intrigue. Et pourtant, jamais on n’a l’impression que l’histoire est bâclée ! En quelques descriptions concises, l’auteur nous donne à voir les lieux dans lesquels déambulent les personnages et installe les grandes lignes de l’intrigue.
A l’image du reste, celle-ci est donc assez rapide, mais déploie néanmoins son lot de péripéties et une dose de suspense bienvenue. D’ailleurs, la novella s’achève sur une conclusion très ouverte, qui aurait volontiers appelé à un bon gros pavé, voire à une série. C’est dire si, en quelques pages, l’auteur a su tisser un univers convaincant !
Les personnages sont à l’avenant. S’ils correspondent chacun à un type (le chevalier, la voleuse), ils n’en sont pas moins attachants. Les relations qui se nouent entre eux, aussi attendues soient-elles, arrivent de façon naturelle et cohérente.
Enfin, on retrouve la patte de l’auteur dans le style. Fluide, imagé, parfois poétique, il s’avère à la fois très accessible et immersif. Malgré le début in medias res, malgré la sensation que l’on suit une très courte aventure dans quelque chose de plus vaste, l’auteur parvient à nous embarquer sans aucune difficulté. L’absence de concept magique hyper compliqué ou d’intrigue politique de haute volée rend de plus le texte abordable pour de jeunes lecteurs, ou à de grands débutants en fantasy. Bref : tout est bon !
Voilà donc un court texte qui devrait plaire aux inconditionnels de l’auteur – d’autant que son épouse lui a consacré une très émouvante préface – comme aux plus jeunes lecteurs.
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