ROMAN HISTORIQUE — Après avoir découvert la fondation de l’ordre des chevaliers du Christ dans le tome 1, il est temps aujourd’hui de découvrir la suite des évènement qui jalonnent l’histoire des Templiers à travers le tome 2 de cette trilogie.
En 1187, la bataille de Hattin voit la victoire éclatante de l’armée menée par Saladin contre les croisés. Les occidentaux sont massacrés, et en particulier les Templiers, dont seuls quelques uns parviennent à s’échapper. Parmi eux, l’Écossais Alec Sinclair, qui prend la décision de dissimuler son appartenance à l’ordre et se retrouve prisonnier. Vivant parmi ses ennemis, le jeune chevalier ne tarde pas à découvrir leur culture et à se lier d’amitié avec eux.
Deux ans plus tard, de l’autre côté de la Méditerranée, Richard Cœur de Lion rassemble ses armées en vue de la troisième croisade, bien décidé à bouter Saladin hors de la Terre Sainte. À ses côtés, il nomme son ancien professeur Henry St. Clair au prestigieux poste de maître d’arme. Mais celui-ci se fait vieux pour l’époque et n’apprécie pas forcément les valeurs et le caractère explosif de son jeune suzerain. Néanmoins, il finit par lui promettre allégeance et l’accompagne de l’autre côté de la Méditerranée, ainsi que son fils André. La campagne militaire est bientôt marquée par les intrigues politiques et les conflits personnels. Dans cet univers où règnent l’ambition et la haine, les Justes ne sont pas toujours ceux que l’on croit…
L’ellipse temporelle entre le tome 1 et le tome 2 est un peu surprenante ! Souvenez-vous, nous avions laissé les membres fondateurs de ce qui va devenir l’Ordre des Templiers à Jérusalem, où ils avaient fini par mettre la main sur l’Arche d’Alliance et son trésor. À partir de là, presque un siècle est passé et le récit ne prend pas vraiment la peine de donner des nouvelles des premiers personnages. Dommage, c’est qu’on s’était un peu attaché quand même ! De même, on ne sait pas précisément les conséquences qu’a eu la découverte du trésor sur le développement de leur ordre. Les liens sont tellement ténus que les deux tomes pourraient presque se lire de manière totalement indépendante. Cela s’explique sans doute par la durée de l’Histoire des templiers, qu’il faut suivre sur plusieurs siècles ! Malgré cela, on retrouve bien une certaine unité d’écriture avec le premier opus, dans les points forts comme dans les faiblesses.
Comme précédemment, ce tome manque de rythme et de dynamisme. C’est notamment perceptible au cours des dialogues entre André et Alec, qui ne sont pas de la même famille pour rien. Leurs rencontres servent souvent de prétexte à l’auteur pour nous donner moult informations sur le contexte politique de l’époque : hautement intéressant certes, mais ça manque cruellement de naturel. Mais bon, c’est sans doute le revers de la médaille pour un récit aussi renseigné. L’auteur a fait des recherches et ça se sent : il aurait sans doute été dommage de ne pas partager tout ce qu’il avait appris. Et puis c’est son choix de privilégier les motivations de ses personnages plutôt que leurs actions. Et après tout, ça permet de se mettre dans la peau d’un chevalier de l’époque.
Le ressenti est donc un peu mitigé : on en veut plus, beaucoup plus, et à la fois beaucoup moins ! Le récit aurait mérité pas mal de coupes, notamment dans les dialogues ; et en même temps, on aurait aimé plus de parties romancées, un peu plus d’action et d’intrigues secondaires à se mettre sous la dent. Malgré tout, on avance quand même relativement rapidement dans cette lecture qui s’avère intéressante. Autre bon point : il n’y a pas vraiment de parti pris, et l’auteur se paie même le luxe de dresser un portrait tout en nuances de l’ennemi.
Que dire ? Que faire ? Au final, si le sujet vous intéresse, c’est un grand oui. En tout cas, on a malgré tout hâte de découvrir le troisième tome et la suite de cette fresque historique.
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