Binti : deuxième avis à l’occasion de la sortie en poche !

Binti

SCIENCE-FICTION —  Auréolée de prestige, l’intégrale Binti (qui combine trois novellas en VO) arrive au format poche. Oihana avait déjà chroniqué avec enthousiasme ce récit. Voilà donc un deuxième avis, beaucoup moins laudatif.

Binti vit avec sa famille sur Terre, où l’attend une vie tracée d’avance. Rejetant la destinée que lui prévoient ses proches, Binti embarque pour la lointaine université d’Oomza, située sur une autre planète, où elle ira étudier les mathématiques. Se faisant, elle sait qu’elle sera très probablement rejetée par sa communauté. Elle est prête à cela.

Chemin faisant cependant, son vaisseau spatial est attaqué par les Méduses qui déciment l’équipage, ne laissant vivants que le pilote (parce qu’il leur est utile) et Binti (parce qu’ils ne parviennent à la tuer). Binti devient alors malgré elle l’ambassadrice des Méduses.

C’est un récit court mais étonnamment dense (et qui semble durer mille ans quand on peine à rentrer dedans) qui parle de mathématiques, bien sûr, mais pas que : il parle de communautarisme, de racisme (y compris extraterrestre), de traumatisme. La gestion du deuil et du stress post-traumatique est probablement ce que j’ai trouvé de plus réussi dans ce livre. Binti a assisté à un véritable massacre et doit par la suite cohabiter avec les auteurs de ce terrible événement. Elle passe tout le roman à se demander si son nouvel ami méduse n’est pas celui qui a assassiné sous ses yeux le garçon qu’elle commençait à apprécier.

Le roman parle aussi de l’exil, de cette nostalgie lancinante que l’on ressent loin de chez soi. De la difficulté de s’intégrer parfois. Des préjugés que l’on peut rencontrer.

Malgré tous ces atouts, je n’ai pas apprécié ma lecture, elle m’a semblé interminable et j’ai envisagé plusieurs fois de l’interrompre, ne poussant jusqu’à la fin que parce, après tout, le livre est court. Je crois que je n’ai pas réussi à me faire à ce que les ennemis/amis de Binti soient des Méduses (des MÉDUSES quoi…J’avais en tête les extraterrestres des Simpsons pendant toute ma lecture). J’aurais aimé que ce monde dans lequel on peut voyager de planète en planète soit plus détaillé. Je me suis sentie détachée et rapidement agacée dès qu’il était question des maths et de l’arborescence, dont je n’ai, après lecture, toujours pas vraiment saisi la nature. Binti elle-même ne m’a pas paru attachante.

Bref, contrairement à Oihana, je suis totalement passée à côté de ce récit. Je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre avis !

Binti, Nnedi Okorafor. Le livre de poche, 2022. Traduction d’Erwan Devos et Hermine Hémon

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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