Après le naufrage de ses navires, un marchand se retrouve sans le sous. Veuf et père de six enfants, il est contraint de quitter la ville pour la campagne. Ses trois fils et deux de ses filles se plaignent de cette situation difficile ; pourtant, Belle, la cadette, est ravie de se rapprocher de la nature et d’échapper aux faux-semblants de la ville.
Un jour, le marchand découvre un château abandonné et plein de richesses. Il vole quelques-uns de ces trésors pour les ramener à ses enfants chéris. Pourtant, le propriétaire des lieux ne l’entend pas de cette oreille : il exige que le marchand se sacrifie pour épargner la vie de sa famille. Belle décide de prendre la place de son père et accourt au château du prince.
Elle devient alors la prisonnière d’une bête monstrueuse. Qui se cache derrière cette créature ? Belle apprend peu à peu à connaître l’homme derrière la Bête et visite sa prison de pierre. Saura-t-elle percer l’énigme du château maudit ?
Un conte vieux comme le monde
Comme toutes les histoires, La Belle et la Bête a subi le coup des années : variantes, bouche à oreille défaillant, temps qui passe… Bref, beaucoup de choses ont changé entre l’histoire de départ et la version télévisuelle Beauty and the Beast par exemple, qui raconte les aventures d’une policière new-yorkaise amoureuse d’une « bête ».
Pourtant, Christophe Gans réalise ici un récit très proche du conte original. Le réalisateur s’attarde sur certains détails importants : les cinq frères et sœurs de Belle, la bonté du père, la violence de la Bête… En découle un film réaliste et prenant. Le spectateur, familier des aventures de Belle se laisse bercer par les péripéties qui s’enchaînent, sans grande surprise, pour se concentrer sur ce qui fait la force de ce film : l’esthétique.
En effet, avec les outils modernes de réalisation de film, La Belle et la Bête devient un bijou d’esthétisme : couleurs pétillantes voire surprenantes, décors somptueux, costumes éblouissants. Certains effets spéciaux titillent parfois le regard, mais on pardonnera volontiers cette légère baisse de régime si l’on pense aux efforts du réalisateur pour créer un univers fabuleux, quasi hollywoodien, avec un budget dérisoire comparé à la machine de guerre américaine.
Des acteurs époustouflants
Il n’aurait pu exister de film aussi poignant sans des acteurs étonnants. Léa Seydoux surprend par sa force de caractère, son penchant pour le danger et sa bonté aveugle. La jeune actrice ne se laisse pas aller à la futilité ou la douceur niaise, elle éblouie par sa beauté, elle crève l’écran par sa répartie.
Vincent Cassel quant à lui semble taillé pour ce rôle : un homme au grand cœur à la voix grave si singulière donne à cette bête un côté sexy et moderne qu’on ne regrette pas. Violent et touchant, l’acteur se dévoile dans ce rôle sur mesures.
En un mot
Un sympathique moment qui réconcilie avec le cinéma français.
Par Séverine
Soyez le premier à commenter