Faisant partie des meilleurs éléments de la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, Axiandre Martin reçoit les honneurs après l’arrestation musclée du tueur parisien connu sous le nom de « Purificateur ». Toutefois, affectée par la mort de son coéquipier lors de cette opération, elle bénéficie d’un congé d’une semaine mais se voit rappelée durant ses vacances. Trois corps mutilés viennent d’être retrouvés et l’affaire s’annonce étrange. Il s’agit de jeunes filles sur le point de se marier, toutes exécutées 24 heures avant la cérémonie. Bientôt, les corps s’accumulent et la presse s’empare de l’affaire. Sur les traces d’un dangereux psychopathe, l’enquête la plonge alors dans un univers de démence et d’horreur dont elle sortira transformée.
Le thriller est un genre très répandu mais sa cote est parfois mise à mal par de nombreux clichés… Cependant, on comprend très rapidement que Miroir possède plusieurs atouts. Axiandre Martin est une femme et elle travaille au très connu 36 Quai des Orfèvres (Etat-major de la police judiciaire de Paris). Dans Miroir, on découvre sa vie. Pas des plus simples. Ballottée de foyer en foyer, son enfance est malheureuse. Devant l’autel, son fiancé la quitte. Pour faire face à ces bonheurs gâchés, elle s’implique avec hargne dans son métier.
Mais, voilà, au moment où nous la rencontrons, l’enquête qu’elle mène est délicate, la touche au plus profond. Cet homme qui tue des jeunes femmes la veille de leur mariage lui rappelle tant sa propre histoire… Elle fera tout pour le condamner quitte à s’oublier et à mettre sa vie personnelle entre parenthèses.
Miroir est un roman où l’auteur a joué sur plusieurs tableaux sans faillir. Le lecteur ne sait jamais où il en est. De nombreux coupables, de nombreuses solutions se profilent mais se recoupent rarement. Perturbant mais d’une efficacité folle ! Alick a mis en place une intrigue complexe et très travaillée dont il faut noter le partage aléatoire des chapitres entre plusieurs personnages. Chaque en-tête de chapitre donne une indication : « Alexandre 1/8 », »Axiandre 1/11″… On apprend ici que 8 chapitres seront consacrés entièrement à Alexandre, un autre personnage qu’on vous laisse découvrir, et 11 à Axiandre. Cela a l’avantage de donner un rythme certain au roman et de le rendre addictif, chaque chapitre représentant une intrigue parallèle.
Autre aspect qui pourrait en intéresser plus d’un : le fil conducteur du tueur en série. En effet, dans ce roman, le mysticisme et la religion ont, ici, une part entière tout en étant traités avec finesse. L’auteur se révèle être un excellent conteur d’histoire. Avec ce roman, on se laisse prendre au jeu. Le travail d’Alick est immense, on le ressent, mais n’est pas indigeste.
En quelques mots, ce thriller est un véritable coup de poing et coup de cœur qui prouve qu’il faut parfois savoir dépasser ses appréhensions quant à un genre.
Miroir, Alick. Rebelle (Collection Sans Visage), 2012
Par Elora
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