Your Lie in April est un manga à la réputation déjà faite – et bien faite ! – au Japon. Sélectionné au prix Taishô en 2012, lauréat du prix shônen de Kodansha en 2013, il a également été adapté en série animée. Et les deux premiers des onze tomes sont enfin disponibles en français !
A 11 ans, Kôsei Arima est déjà un virtuose du piano. Sa mère, brillante musicienne mais très malade, n’a jamais pu se produire dans les plus grandes salles et projette toutes ses ambitions sur son fils. Inlassablement, malgré les difficultés et les brimades, Kôsei s’entraîne, écume inlassablement les concours nationaux qu’il rafle les uns après les autres, éblouissant le jury par ses talents. Un jour, c’est le drame. Sa mère décède des suites de sa maladie.
Et pour Kôsei, c’est le blocage. En plein concours, il s’arrête au beau milieu d’un morceau.
Il se retire tout simplement des concours, laissant les divers jurys et autres musiciens penser qu’au fond, il n’avait pas les épaules.
Quelques années plus tard, Kôsei est au lycée. Sa meilleure amie, Tsubaki, le soutient indéfectiblement et lui joue autant de tours pendables que possible. Elle doit présenter une de ses amies à un garçon de leur classe, aussi Kôsei accepte-t-il de jouer le quatrième larron, afin que son amie ne soit pas seule à tenir la chandelle. C’est ainsi qu’il croise Kaori, une violoniste très anticonformiste qui préfère réinterpréter les œuvres à sa façon, faisant fi de ce qui est noté sur la partition. Kôsei ne sait pas s’il doit être scandalisé ou tout simplement admiratif.
Or, il ferait bien de s’y faire… car Kaori est bien décidée à ce que Kôsei devienne son pianiste accompagnateur attitré dans les grands concours !
Voilà un manga qui, de prime abord, ne paye pas de mine. On pourrait même craindre de verser très vite dans la romance sirupeuse et sans grand intérêt. Heureusement, il n’en est rien ! Naoshi Arakawa mène pourtant son sujet de main de maître : avant que l’on ne découvre en quoi consiste, au juste, le blocage de Kôsei, il s’écoule quasiment un demi-volume. On se satisfait de savoir qu’il ne peut jouer, mais on se demande tout de même en quoi consiste, au juste, le problème.
Les personnages sont charismatiques : simple bande de bons copains, ils s’épaulent dans les bons, comme dans les mauvais moments. Le clou du spectacle réside bien sûr dans l’opposition entre Kôsei, jeune homme très effacé, et Kaori, au tempérament volcanique.
En fait, le gros point fort du manga, c’est l’histoire et les thèmes qui s’y raccrochent. Kôsei a un lourd passé : entre un deuil pas tout à fait terminé et son statut d’idole déchue, il lui reste pas mal de travail à effectuer, d’autant qu’il semble se complaire dans une certaine mollesse sécurisante. Kaori, de son côté, a de l’ambition pour deux, mais pas suffisamment de reconnaissance et de technique pour vraiment percer. Enfin, les deux personnages ont des caractères vraiment, vraiment opposés… ce qui n’initie pas une relation de travail de tout repos !
Côté dessin, on apprécie le trait doux et rond de Naoshi Arakawa, qui déroule cette vie lycéenne avec douceur et intelligence : les personnages n’ont pas que la musique dans leur vie, et c’est bien rafraîchissant. Les scènes liées à la musique, justement, sont magistrales. Le découpage est particulier et très dynamique, les émotions parfaitement retranscrites et, si on ne perçoit pas les mélodies, on s’y croirait vraiment.
Your Lie in April démarre donc avec deux très bons premiers volumes. Au sérieux du sujet se mêle une intrigue enthousiasmante et rafraîchissante : l’équilibre est excellent !
J’ai beaucoup hésité à me l’acheter, j’ai décidé d’attendre de voir plus d’avis sur la suite de la série. Mais pour le moment j’en ai toujours très envie !
Je suis assez curieuse de savoir comment l’histoire va évoluer mais pour l’instant, je dois dire que je suis conquise !