On connaissait Jo Witek pour ses polars, mais elle signe aussi des albums jeunesse, le dernier en date étant illustré par Christine Roussey. Et il n’est pas totalement étranger au thriller, d’ailleurs, puisque cet album va parler… des peurs enfantines !
Au départ, l’héroïne a tellement de peurs qu’elle forment une montagne presque infranchissable. Et il faut que des peurs, elle en a de toutes sortes : l’orage, le monstre du placard, les gros yeux de la maîtresse… les peurs se suivent et ne se ressemblent pas toujours.
L’album fonctionne extrêmement bien tant texte et illustrations sont liés ! Chaque page est découpée en certains endroits, suivant la nature de la peur, et laisse entrevoir un bout d’illustration de la page suivante (ou précédente) dont les couleurs et le motif complètent parfaitement les trous du découpage ! L’ensemble est particulièrement coloré et met du baume au coeur.
Côté texte, Jo Witek se livre à un petit catalogue des peurs enfantines, banales ou plus originales. Les textes se présentent comme des comptines rimées, des petite ritournelles : c’est rythmé, musical et cela dédramatise habilement ces petites terreurs envahissantes.
Et surtout, le texte progresse, puisque l’on passe de « J’ai peur » à « J’ai peur, mais » pour terminer par… une adresse à la petite sœur, qui est désormais la seule à avoir peur (ce qui n’est pas bien grave, puisqu’on sait alors que la montagne des peurs peut être gravie!). Au fil des pages, on apprivoise donc peu à peu ces grosses peurs absolument terrifiantes pour s’apercevoir qu’on peut même en arriver à aimer se faire peur, en grandissant… et surtout qu’aucune n’est insurmontable.
Le duo d’auteurs signe un très bel album, poétique, lumineux et très attachant, à mettre dans les mains de tous ceux qui tremblent à la pensée du monstre sous leur lit !
J’aime beaucoup cet album et cette collection ! C’est toujours fin et soigné.
Ta mise en scène de l’ouvrage est géniale ! 😉
Je viens tout juste de découvrir la collection, mais j’aime beaucoup le principe ! Je transmets à qui de droit pour la mise en scène, car elle n’est pas de moi 🙂