LIVRE JEUNESSE — Faut-il encore présenter Neil Gaiman ? Après le très beau et très fantastique L’Océan au bout du chemin, l’auteur récidive avec Par bonheur, le lait, un texte bourré d’imaginaire destiné aux plus jeunes lecteurs. Quant à Boulet, faut-il, lui aussi, encore le présenter ? Auteur d’une célèbre série (entre autres !) de Notes, l’illustrateur français tient aussi un blog.
Dans ses versions originales, ce sont Skottie Young et Chris Riddell qui illustrent le texte de Neil Gaiman. Et pour la publication française de Par bonheur, le lait, c’est Boulet qui illustre l’histoire un tantinet déjantée de Neil Gaiman. Pourquoi Boulet ? Car Neil Gaiman souhaitait que son histoire soit illustrée par des artistes locaux, dans chaque pays où le livre est traduit !
C’est donc l’histoire de deux enfants dont la maman est partie quelques jours donner des conférences et qui restent avec leur papa un peu distrait. Or, cela débute mal : papa a déjà oublié d’aller acheter du lait pour les céréales du petit déjeuner… Il rattrape son erreur en proposant d’y aller illico : une grosse dizaine de minutes plus tard – qui semblent avoir duré des siècles – le voilà de retour. Mais de son côté, ce ne sont pas dix minutes qui se sont écoulées. Car tout est allé de mal en pis en sortant : kidnappé par des extraterrestres envahissants, il s’est retrouvé cerné des pirates sanguinaires, puis dans une montgolfière, à proximité de poneys à paillettes, embarqué avec un stégosaure scientifique… Acheter du lait est bien plus compliqué qu’il n’y paraît !
Par bonheur, le lait est toujours plus ou moins à l’abri ou, du moins, protégé. Et c’est donc intact qu’il rejoint la table du petit déjeuner. L’histoire est très richement illustrée, par Boulet, donc, qui ne lésine pas sur les détails et offre un très bel accompagnement visuel au conte.
Si le livre est adressé aux enfants, c’est un conte intergénérationnel que signe Neil Gaiman. Les enfants y apprécieront l’imagination débordante déployée dans le texte, le côté truculent et déjanté de l’aventure, les inventions délirantes et proprement réjouissantes qui s’enchaînent, toutes semblant mieux trouvées que les précédentes.
Mais les adultes y trouveront aussi leur compte. Car, au-delà de l’aventure survitaminée, l’auteur livre un très bel hommage aux pères et aux relations entre parents et enfants. Hommage est aussi rendu à l’art de conter. D’ailleurs, au vu du texte, des illustrations et des thèmes développés, le texte appelle à une lecture commune parents-enfants.
Encore une fois, Neil Gaiman signe un texte inspiré et inspirant, truffé d’imaginaire et qui mettra sans aucun doute un peu de magie dans le quotidien du lecteur !
J’ai feuilleté le livre, il a l’air tout marrant 🙂 Je trouve que c’est une bonne initiative qu’un artiste « national » l’illustre. Et puis, les collectionneurs pourront s’en donner à cœur joie !
Oh oui, c’est tout marrant, effectivement ! J’aime aussi beaucoup l’idée des illustrateurs changeants, à terme ça peut en effet faire une superbe collection.
Je l’ai déjà vu passer quelques fois sur la blogo mais ayant déjà essayé de lire Gaiman je n’y ai pas prêté plus attention.
Par contre, ta chronique me demande envie de m’y essayer, du coup! 🙂
Ha, mauvaise expérience sur Gaiman ? Avec quel titre ?
Je pense que tu ne risques pas grand-chose avec Par bonheur, le lait : au pire, c’est tellement court qu’il se termine vite !