ALBUM JEUNESSE — Élitchka est une jeune maison d’édition française, créée en Alsace en 2013, et consacrée à la littérature bulgare pour enfants. Elitza Dimitrova, l’éditrice, a constitué son catalogue de contes d’auteurs de Bulgarie et de contes traditionnels populaires du pays, inédits en France, illustrés par des français et des bulgares.
En bulgare, « élitchka » désigne le petit sapin, l’arbre toujours vert : l’éditrice cherche à capter le regard de l’enfant qui ne juge pas le monde qui l’entoure, mais qui y puise sa force et leur propose donc des histoires mettant en avant la liberté, le droit de désobéir, la force créative ou des voyages initiatiques.
La Luciole et le Hibou réunit Anguel Karaliitchev, auteur bulgare considéré comme l’équivalent d’Andersen dans son pays et Sherley Freudenreich, illustratrice française.
C’est donc l’histoire d’une luciole qui volette autour du feu, cherchant à rallumer sa lanterne. Or, l’âne Marko perçoit les cris de voyageurs égarés dans la forêt. Il demande à la luciole de les guider jusqu’au village. L’ennui, c’est que le hibou, seigneur des ténèbres, ne veut pas de cette lueur d’espoir dans son sombre royaume. Son objectif va être de supprimer la luciole, laquelle est obligée de ruser, de se cacher, de louvoyer entre les arbres en essayant de ne pas perdre sa flamme. Heureusement, la luciole a des alliés dans tout le règne animal et humain, qui vont la soutenir et lutter contre le hibou !
Anguel Karaliitchev propose un texte très poétique, qui évoque par moments les comptines traditionnelles que l’on apprend étant enfant. Sous couvert de cache-cache contre le hibou, il évoque la transmission de la flamme et, bien sûr, la lutte contre les ténèbres qui s’étendent. Avec l’idée que c’est l’union qui fait la force et que l’ennemi qui fait régner sa loi arbitraire ne peut rien contre l’union des autres habitants !
Il faut également évoquer les illustrations enchanteresses et proprement lumineuses de Sherley Fredenreich. Celle-ci a capté ses images, peintes dans des couleurs tantôt très chaudes (pour la luciole), tantôt très froides (pour le hibou), par rétroéclairage, en représentant directement la luciole par une source lumineuse placée derrière le papier. Le résultat est aussi sublime que splendide : les couleurs sont magnifiées, la lumière très vive et le tout recrée l’ambiance du conte. Une merveille !
La Luciole et le Hibou est un très bel album évoquant avec poésie et justesse la révolte, ainsi que la lutte de la lumière contre les ténèbres, par le biais d’une fable animalière. A lire dès quatre ans !
La Luciole et le Hibou, Anguel Karaliitchev et Sherley Freudenreich. Editions Élitchka, mars 2016. Traduit du bulgare par Elitza Dimitrova.
Soyez le premier à commenter