La chute des géants, Ken Follett

Si Ken Follett s’est autrefois illustré dans le genre du thriller, c’est dans celui du roman historique qu’il a su conquérir des milliers de lecteurs. Avec La chute des géants, l’auteur se penche sur la première guerre mondiale en mettant en scène cinq nationalités dans la tourmente du conflit.

Le roman s’ouvre en 1914, à l’aube d’une époque troublée. Pourtant, chez les Fitzherbert, une riche famille de la noblesse britannique, les allemands, américains, anglais, français, russes se côtoient encore à l’occasion de la visite du roi d’Angleterre. La guerre couve. Quels sont les intérêts de chacun? Bientôt, c’est l’attentat de Sarajevo, qui précipite l’Europe dans la guerre. Au destin des Fitzherbert, se mêle celui d’une famille de mineurs gallois, les Williams, de deux frères russes rêvant de partir pour l’Amérique, de Gus Dewar, un jeune américain totalement dévoué à son président, ou encore de Walter, jeune allemand idéaliste…

Grande et vaste fresque historique, La chute des géants explore la première guerre mondiale du point de vue des deux camps, et dévoile les engrenages qui ont mené le monde au massacre : entre les égos des uns et l’impérialisme des autres, rien ne semblait pouvoir entraver la progression vers la guerre. Il est indéniable que Ken Follett a effectué un minutieux travail d’historien pour retranscrire cette guerre avec le plus de vérité et de détails. L’on s’y croirait. Ken Follette a décidé de s’intéresser au côté humain de cette guerre : les pertes, les séparations, les espoirs. Grâce à une palette de personnages variés (de l’aristocrate anglais hautain à la suffragette, en passant par le diplomate ou le mineur), Ken Follett évoque tous les cas de figures inimaginables, en dépeignant aussi bien les amants séparés par la guerre que le jeune enthousiaste qui découvre l’horreur du front, ou le révolutionnaire ardent. L’on pourra dire que tout cela est un peu cliché : la preuve, la seule française mentionnée est une prostituée, belle idée de la française délurée ! Dommage, par ailleurs, que Ken Follett ne décrive pas la vie d’une famille française pendant la guerre. Tout cela pour dire que si tout est un peu convenu, le récit nous tient en haleine sur presque mille pages (997 pour être précise).

Oui, car le talent de conteur de Monsieur Follett est indéniable. Il est également très doué pour créer un personnage en quelques mots, et lui donner une psychologie et une identité facilement mémorisables, ce qui est absolument nécessaires vu la pléthore de personnages dont l’on nous abreuve. Malgré quelques personnages clichés, la plupart des héros sont attachants. Mention spéciale pour Gus Dewar, Billy ou Ethel. Les héros de Ken Follett se croisent, s’aiment, se détestent, se déchirent. Des unions se font, se défont, des enfants naissent. Des enfants dont l’histoire sera le thème du second livre de la trilogie, prévu pour 2012.

L’on aime, car c’est un roman historique rédigé avec minutie et sérieux, un roman d’aventure, qui nous dépeint la vie dans les tranchées, les offensives, un roman d’amour, aussi, avec des idylles d’autant plus intenses qu’elles sont menacées par le conflit. Mon seul regret aura été l’absence d’un point de vue français. En somme, un très bon moment de lecture.

A propos Emily Costecalde 1157 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

6 Commentaires

  1. C’est un super avis!

    Il faudra que je lise ces romans un jour. Car je crois que c’est une trilogie, non?

    Ou il y en a au moins deux… Rha je sais plus!

    En tout cas, KF est très fort c’est vrai! Car il nous fait lire des romans de 1000 pages sans nous ennuyer une seule fois.

  2. Coucou !

    Nouvel article en ligne en page 9 ; article Le cid de Corneille (théâtre)

    lecture en cours persuasion de Jane Austen

    Citation du jour sur le mariage car on en entend parlé partout( un peu trop d’ailleurs^^) Kate et william se marient aujourd’hui :
    « Le succès du mariage repose sur deux choses : trouver la bonne personne et être la bonne personne. »

    merci de laisser un ou plusieurs commentaires pour rester prévenue

    bonne journée & bisous !

  3. Chouette chronique ! J’ai moi aussi beaucoup apprécié cette lecture et j’ai été déçue par l’absence du point de vue français, quel dommage!

    J’aime beaucoup les romans de K. Follett même si je suis loin de les avoir tous lus! Je languis avec impatience les sorties des autres tomes mais il faudra être un peu patiente.

  4. Oui, ça donne envie. Je garde l’idée dans un coin.

    Avais-tu lu d’autres de ses romans historiques? J’en ai lu trois et le troisième commençait à me lasser un peu car c’est toujours sous la même forme (cf mon avis sur A Dangerous Fortune)…
    Est-ce que celui-ci est dans le même cas?

  5. Salut, très chère Emily. J’espère que tu vas bien ? Devant les nombreuses demandes des participants au challenge, j’ai étendu la sélection à tous les auteurs britanniques (y compris naturalisés).
    Comme tu peux le constater, cela augmente les possibilités ! A bientôt. Bonne soirée.

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