Lou ! Journal infime

J’annonce en préambule que ceux qui connaissent la BD ne devraient pas être déçus : c’est l’auteur lui-même, Julien Neel, qui s’est occupé de l’adaptation et de la réalisation.

On retrouve donc avec grand plaisir le même ton pétillant et le même univers fantaisiste qui faisaient le charme de la BD. Esthétiquement, c’est un sans-faute : des décors à la Gondry, très travaillés, au style unique de la petite Lou, nous voilà dans une bulle douillette et colorée dont on ne veut pas sortir.

Pour les autres, ceux qui ne connaissent pas la BD, quelques mots de l’histoire : Lou vit avec sa mère dans un appartement magique, rempli d’un bric-à-brac improbable, d’où elle peut espionner Tristan, son beau voisin d’en-face. Seulement voilà, sa mère a du mal à trouver du travail et à joindre les deux bouts, elle passe son temps devant les jeux vidéos : la déprime guette. Lou va donc tout faire pour l’aider à retrouver le sourire et, pourquoi pas, l’amour.

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 Pour mémoire, voilà à quoi ressemblaient les personnages : observez notamment la mère, avec ses lunettes géantes et sa frange hyperbolique, et Richard, le voisin de palier en peau de mouton. Qui choisiriez-vous pour les interpréter? Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, Ludivine Sagnier et Kyan Khojandi ne seraient pas exactement les premiers noms qui me viendraient à l’esprit ! Et pourtant, il suffit d’une perruque pour que les acteurs soient métamorphosés : pour son premier rôle sur grand écran, «le mec de Bref» s’avère une évidence pour incarner Richard, musicos un peu paumé et super attachant. Quant à Ludivine Sagnier (enceinte pendant le tournage), je ne l’attendais vraiment pas dans ce rôle mais son petit air enfantin fait mouche. Je ne vous dis pas qui joue le rôle de la grand-mère… Saurez-vous la reconnaître sous la perruque?

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Venons-en à la petite Lou – encore une fois, Julien Neel fait peu de cas des cheveux, puisque c’est Lola Lasseron, naturellement châtain foncé, qui a été choisie parmi des centaines de candidates blondinettes… À la fois naïve et mature, elle est toute aussi mignonne et pétillante que son homologue de papier. En revanche, j’ai été moins convaincue par les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle, en particulier sa meilleure amie Mina (peut-être simplement parce que je ne l’imaginais pas comme ça, l’éternel problème des adaptations…)

Le fait que l’aspect «BD» reste très sensible dans l’esthétique du film rend acceptable certaines extravagances et permet notamment de conserver des personnages qui sembleraient trop caricaturaux dans un scénario original. En effet, si les protagonistes sont relativement crédibles et incarnés, les autres personnages sont plutôt des types offrant un panorama schématique des ados contemporains : Marie-Émilie la rebelle gothique, les potes geek de Tristan, son cousin intello (qui n’est pas sans rappeler le correspondant belge dans Nos jours heureux), etc.

Cette dimension caricaturale m’a parfois dérangée, car il empêche d’adhérer pleinement à l’illusion cinématographique, mais, ceci mis à part, j’ai été ravie de retrouver l’originalité charmante de la BD que je lisais il y a des années. Bravo et merci à Julien Neel d’avoir réussi à recréer la même atmosphère à l’écran !

Lou ! Journal infime, de Julien Neel. 1h44. En salles le 8 octobre 2014.

Par Lisa

A propos Lisa Roche 13 Articles
Passionnée de littérature et de cinéma, Lisa travaille dans l'édition.

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