Exposition Gary Winogrand : bons baisers d’Amérique

New York vers 1955 Garry Winogrand Tirage gélatino-argentique. The Garry Winogrand Archive, Center for Creative Photography, The University of Arizona.© The Estate of Garry Winogrand, courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco

Pour la première rétrospective de Gary Winogrand depuis vingt-cinq ans, le Jeu de Paume, retrace dans une exposition riche et pointue le parcours du plus célèbre chroniqueur d’Amérique.

Des couples qui s’enlacent, des éclats de rires, des regards fatigués, des foules qui s’entrechoquent… Chez Gary Winogrand, la photographie est en mouvement et l’image prise sur le vif, un témoignage vibrant. Bavard et exubérant, Winogrand est un photographe pulsionnel qui mitraille tout et tout le monde en noir et blanc : hommes politiques, célébrités, anonymes, passants, hommes, femmes, enfants;Pour la première rétrospective de Gary Winogrand depuis vingt-cinq, le Jeu de Paume, retrace dans une exposition riche et pointue le parcours du plus célèbre chroniqueur d'Amérique.tous acteurs de scènes de vie ordinaire dans les États-Unis d’après guerre.

Ce qui le fascine, c’est la rue. Sa violence, sa rugosité, sa vérité. A pied, il parcoure inlassablement la ville, déambulant au hasard, à la recherche de rencontres, de moments aléatoires, d’instants uniques à saisir sur papier glacé. L’artiste avait ainsi l’habitude d’expliquer : « Parfois, c’est comme si le monde entier était une scène pour laquelle j’ai acheté un billet… Comme si rien ne se produirait si je n’étais pas sur place avec mon appareil ». Ce terrain de jeu urbain lui permet d’explorer des situations diverses : mixité sociale, culturelle et raciale se répondent d’un cliché à l’autre constituant l’un des portraits les plus complets et vivants des États Unis des années 50 à 80.

Au cours d’un parcours divisé en trois parties « Descendu du Bronx », « C’est l’Amérique que j’étudie » et « Splendeur et Déclin », le Jeu de Paume propose aux visiteurs un agréable voyage dans une Amérique aux paysages contrastés, de New York, au Texas, en passant par la Californie, Chicago, Washington et Miami. Un regard tendre, tantôt drôle, tantôt mélancolique sur un pays en quête d’identité.

Réunissant ses clichés les plus emblématiques et quelques inédits, l’exposition offre un beau panorama de la carrière de ce boulimique d’images. A sa mort, Winogrand laissera derrière lui 6500 bobines, soit 250 000 images, qu’il n’aura pas eu le temps de tirer. Autant d’instants volés et de morceaux choisis qui laissent planer sur la trajectoire de l’homme un doux mystère.

Par Culture Fizz

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