Voici un livre qui vous plongera dans l’univers glauque, sordide, terrifiant mais aussi étrangement envoûtant de la mafia londonienne. Vous y découvrirez deux personnages que tout oppose : d’un côté, nous avons Mister Packer, à la tête de la pègre, sans scrupule, machiavélique, mais aussi plein de fêlures ; de l’autre, nous avons Joey Cann, archiviste discret, sans grande envergure mais qui connaît le cas de Packer sur le bout des doigts et qui est déterminé à ce que, cette fois, les méchants ne gagnent pas.
Ainsi, lorsque que Packer sort libre de prison, Joey décide que ce ne sera pas pour longtemps et tente de tout mettre en œuvre pour remettre le mafieux derrière les barreaux. Sa ténacité va l’amener dans des coins reculés de Bosnie, là où la guerre a laissé des marques indélébiles, tant sur les bâtiments que sur les âmes des habitants. L’atmosphère s’alourdit, le danger est imminent et l’issue incertaine. Cette partie du roman est plus ténébreuse, plus dure, mais aussi, plus intéressante. On découvre l’horreur du passé, des affrontements et des séquelles d’un peuple qui a traversé l’Enfer.
Les personnages ici sont fouillés, avec chacun une personnalité propre, bien structurée et cohérente. On s’attache évidemment facilement à Joey, par son tempérament foncièrement bon et sa détermination, mais on se surprend également à apprécier Mister Packer. En effet, même si, dans ce livre, on est face à un dualisme poussé représenté autant par les caractères de ces deux hommes que tout oppose (que ce soit leurs métiers ou leurs actions), on découvre au fil des pages que tout n’est ni noir, ni blanc, mais, plutôt, une belle palette de gris, avec, évidemment, une bonne dose de sang.
Si c’est l’histoire d’un combat entre le bien et le mal, c’est également celle de David contre Goliath. Le petit archiviste face au roi de la pègre que rien, ni personne ne semble pouvoir arrêter. Jusqu’au bout, on est tenu en haleine par les différents rebondissements de ce récit, ainsi que par l’écriture fluide mais détaillée de Gerald Seymour qui fait ici preuve d’une grande connaissance de son sujet. A aucun moment, nous n’avons l’impression de nous retrouver face aux clichés de la mafia, ce qui est appréciable.
Le tout donne un roman palpitant, empreint de noirceur et de lumière.
Une petite perle !
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