Matthew Quick. Son nom ne vous dit probablement rien… Pourtant, Matthew Quick est un célèbre auteur de best-sellers outre-Atlantique : on lui doit notamment le roman qui a donné au cinéma Happiness Therapy (récompensé par huit Oscars !). Saisis ta chance, Bartholomew Neil suivra peut-être le même chemin car il est déjà en cours de réalisation par Dreamworks…
Comme dans Happiness Therapy, le héros de ce roman est un être brisé qui va faire des rencontres déterminantes qui vont lui permettre de retrouver le bonheur. Bartholomew Neil a trente-huit ans et vient de perdre sa mère, avec qui il a toujours vécu seul. Bartholomew n’a ni travail, ni amis, ni amoureuse : il n’avait que sa mère au monde, une situation qui n’était pas très saine mais qui était tout ce qu’il connaissait. Dès les premières pages, la comparaison qui nous vient n’est pas des plus heureuses : il nous semblerait presque entendre Norman Bates énoncer : « a boy’s best friend is his mother »… Fort heureusement, Bartholomew n’a pas tué sa mère contrairement, c’est le cancer qui le lui a ravi. Le voilà désormais seul et désemparé, face à son deuil et à la nécessité brutale de devenir adulte.
La forme du roman de Matthew Quick est originale et témoigne bien du désordre émotionnel qui règne en Bartholomew, qui est un cœur simple, et observe le monde tantôt avec la candeur d’un enfant, tantôt avec une perspicacité surprenante. En effet, Saisis ta chance, Bartholomew Neil est un roman épistolaire à sens unique : notre héros écrit en effet à Richard Gere, le grand héros de sa mère décédée. Au fil des pages, Richard Gere devient un confident, un mentor.
La vie de Bartholomew bascule une deuxième fois le jour où le père McNamee décide de renoncer à la prêtrise et s’installe chez lui. Ce drôle de prêtre défroqué, sévèrement alcoolique mais profondément bienveillant, n’est que la première des rencontres déterminantes que va faire Bartholomew. Il faudra également compter avec une bibliothécaire timide, un amoureux des chats porté sur les jurons, une psychothérapeute un peu borderline…
Déjanté, feel-good, résolument optimiste : ce sont clairement des adjectifs qui s’appliquent à Saisis ta chance, Bartholomew Neil. C’est un récit surprenant, qui allie des thèmes tragiques tels que le deuil, l’abandon, l’alcoolisme, la religion ou encore la violence à l’humour le plus décalé qui soit. Et au milieu de ce charivari sans nom brille la personnalité chaleureuse de Bartholomew, qui d’un garçon un peu simple d’esprit, va évoluer et se montrer finalement bien plus psychologue que prévu. C’est un personnage pour qui il est facile d’avoir de l’affection, à l’instar de son camarade Max, d’un enthousiasme enfantin vraiment rafraîchissant, qui contraste avec les jurons qui martèlent ses phrases.
C’est donc un roman fort sympathique que nous proposent les éditions Préludes. Espérons que le film à venir tiendra également ses promesses !
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