Nous avions été agréablement conquis par le premier tome de la série dystopique de Joelle Charbonneau, L’Elite. Il est temps de voir ce que donne le deuxième tome des aventures de Cia, qui a réussi le Test dans le premier volume.
Dans le monde de Cia, cette épreuve vise à déterminer quels adolescents sont les plus à même d’occuper des postes importants au sein de leur communauté, et qui seront les dirigeants de demain. Nous avions alors découvert que le Test, bien loin d’être un innocent examen écrit, poussait les adolescents dans leurs retranchements, et les amenait parfois à la violence la plus extrême… et la plus définitive. Il n’y avait pas de place pour les plus faibles. L’échec signifiait bien souvent la mort. Au début de ce deuxième tome, la mémoire de Cia a été effacée par les officiels de la capital au terme du Test, mais la jeune fille avait trouvé un subterfuge pour pouvoir passer outre ce lavage de cerveau et rester en possession des informations glanées dans le premier volume. La jeune fille aborde donc son entrée à l’université avec une méfiance compréhensible. Comment peut-elle faire confiance à ses camarades, qu’elle a vu sous leur pire jour, ou à ses professeurs, dont la duplicité n’est plus à prouver ?
Ce deuxième tome suit les pistes déjà explorées dans le premier volume : la construction similaire du début peut faire craindre une redite du premier roman, mais rapidement, Joelle Charbonneau introduit de nouveaux thèmes, continuant à poser les jalons de son univers qui brille de plus en plus par son originalité. Son personnage principal, Cia, est toujours plaisant à suivre : intelligente et déterminée, elle a l’étoffe des meilleurs héroïnes de dystopie. Si Tomas, son acolyte d’antan, passe au deuxième plan, Will occupe toujours le devant de la scène : Cia entretient des sentiments ambivalents à son égard, sachant ce que le Test l’a poussé à faire. Ses actes étaient-ils le fait unique des circonstances, une manière de survivre coûte que coûte, ou la preuve d’une personnalité trouble, dangereuse ?
Dans Sous surveillance, la tension monte d’un cran, et le récit se fait politique. La question de la résistance et de l’opposition au gouvernement se pose pour la jeune fille : est-elle prête à se mettre en danger pour ce qu’elle croit juste ? Quelles sont les voies qui mèneraient au changement ? La violence, ou une révolution pacifique ? Reste à voir ce que nous réservera le troisième tome…
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