A Silent Voice, la série de Yoshitoki Oima, continue de recevoir un bel accueil critique en France. Le troisième volume, paru en mai, confirme l’engouement général pour la série !
Dans le volume précédent, Shoko et Shoya s’étaient nettement rapprochés, le second souhaitant demander pardon à la première pour son comportement inqualifiable remontant à l’école primaire. Mais son passé le rattrape, puisqu’il fait à nouveau la une des journaux – pour de mauvaises raisons – ce qui le remet au centre de la mauvaise attention de toute sa classe.
Dans cet opus, Shoya et Shoko continuent de se rapprocher. Shoya se rappelle que Shoko a quitté leur école à cause de lui et s’est retrouvée coupée de tous les autres enfants, parmi lesquels elle aurait peut-être pu avoir des amis. Du coup, le jeune homme se met en tête de retrouver quelques-uns de ses anciens camarades qu’il a pourtant allègrement rayé de sa vie. Parmi ceux-ci, il retrouve Miyoki, une jeune fille qui se rapproche très vite de Shoko et Naoka, une vraie peste qui faisait partie des harceleurs de la jeune fille… et n’a pas changé d’avis. Shoko étant handicapée, du point de vue de Naoka, la harceler est un devoir : un point de vue qui ne plaît pas à Shoya et le met très mal à l’aise, en le remettant face à ses errements passés.
Ce qui est intéressant, c’est que le contraste entre les deux jeunes filles va amener Shoya à se poser une foule de questions. Pourquoi est-il si emprunté avec Shoko ? Pourquoi ne parvient-il pas se rapprocher de Shoko, à être sincère, à être simplement ami avec elle sans se poser un milliard de questions, comme le fait Miyoko ? A l’inverse, lorsque Naoka tente de l’inciter à reprendre le harcèlement de Shoko, il se demande ce qui fait qu’il a changé. Et, surtout, s’il est réellement l’ami de Shoko ou s’il fait semblant. Intenses questionnements au programme, donc !
Et c’est bien ce qui rend ce volume si prenant : sans péripéties haletantes ou fracassantes, Yoshitoki Oima ferre habilement son lecteur dans les questionnements psychologiques de Shoya, car les thématiques qui le turlupinent peuvent parler à tout le monde. Après tout, qui peut se targuer de maîtriser tous les arcanes de l’amitié ? Le volume semble beaucoup plus calme que les précédents, mais n’en est pas moins riche. D’ailleurs, on commence même à s’inquiéter pour les suites de la relation Shoko-Shoya. Et l’auteur nous laisse en pleine incertitude avec la fin : alors que l’embellie semble s’annoncer, c’est finalement sur note douce-amère que s’achève l’opus. On est, du même coup, très impatient de retrouver Shoko et Shoya dans la suite !
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