ROMAN STEAMPUNK — Le premier volume des aventures de Sophronia Temminick au sein du Pensionnat de Mlle Géraldine pour le Perfectionnement des Jeunes Dames de Qualité avait été une bonne surprise : le deuxième volume s’avère meilleur !
Après une première aventure rocambolesque, Sophronia espérait souffler. Las, les examens du premier semestre ne lui en laissent guère le temps. D’autant que si la jeune fille s’en sort haut la main, ce n’est que pour subir le mépris et la jalousie de ses compagnes. Isolée, Sophronia déprime.
Et elle déprime encore plus lorsqu’il semble que des choses extrêmement louches se trament aux abords du dirigeable et qu’elle ne peut s’en ouvrir à personne. Dimity reçoit une invitation de Lord Dingleproops qui a tout de la tentative d’enlèvement ; Monique, en plus d’être exaspérante, semble tramer quelque chose ; le dirigeable prend subitement la route de Londres pour assister à un vol dans l’éther… à moins qu’il n’y ait autre chose ? Vraiment, tout cela est bien étrange. Sans compter qu’une certaine valve cristalline semble déclencher bien des émois et des passions suspectes. Pour découvrir qui veut s’approprier le contrôle du prototype, Sophronia va devoir mettre la main à la pâte. Un exercice qui s’annonce presque plus facile que l’autre partie du problème : survivre à une Saison à Londres !
Retour, donc, à bord du dirigeable de Mlle Géraldine où l’on retrouve l’ambiance studieuse des études, ainsi que les complots qui semblent suivre ces dames partout. Cette fois, l’intrigue démarre plus vite que dans le premier volume, puisqu’il ne faut que quelques chapitres pour que Sophronia soit abandonnée par ses amies. En revanche, l’intrigue extérieure est plus lente à se mettre en place : si, comme Sophronia, on sent qu’il y a mystère, sa nature reste nébuleuse un très long moment, ce qui donne au lecteur la très nette sensation de pédaler dans la semoule. Heureusement, tout cela finit par s’éclaircir : l’histoire est, finalement, plus alambiquée que dans l’opus précédent – sans toutefois atteindre le degré de complexité des aventures d’Alexia Tarabotti !
Mais ce qui fait toute la saveur des aventures steampunk de Sophronia, c’est le constant décalage entre le danger perpétuel auquel elle s’expose et les préoccupations très terre-à-terre qu’elle peut avoir à côté. Cette fois, l’amitié prend une place considérable car, privée de ses amies, Sophronia est bien malheureuse. Mais il y a pire ! En effet, le dirigeable prend à son bord… des garçons. De l’école Bunson. Des garçons, est-ce bien raisonnable ? Ces messieurs sèment – évidemment ! – la pagaille au sein des jeunes filles, leur donnant des idées romantiques et les détournant de leurs études. Difficile, en effet, de concilier enquête palpitante et tentatives de séduction.
Ce deuxième volet a donc tous les ingrédients pour offrir un bon moment de lecture : l’intrigue, bien construite, est riche en suspense. De plus, l’auteur approfondit les caractères de ses personnages et leurs relations. L’histoire, enfin, est extrêmement drôle, notamment en raison des nombreux décalages induits par l’intrigue et le contexte dans lequel elle prend place. A l’issue du roman, on n’a qu’une envie : se plonger dans le tome 3 !
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