VOYAGE IMMOBILE —Nous avions découvert le talent de conteur de Nicolas Delesalle dans Un Parfum d’herbe coupée, son premier livre : c’est donc avec grand plaisir que nous nous sommes plongés dans le deuxième, Le Goût du large. Dans ce deuxième voyage immobile, dont le titre évoque un deuxième sens (espérons que Nicolas Delesalle explorera les cinq !), Nicolas Delesalle montre une deuxième fois la grande maîtrise qu’il a de la narration, et un sens de l’histoire comme exacerbé depuis Un parfum d’herbe coupée. Alors que le narrateur s’embarque pour un long et lent voyage sur un cargo, il se replonge dans ses souvenirs de reportages et nous livre de nombreuses anecdotes de sa vie de journaliste globe-trotter. Toutes sont passionnantes et nous transportent d’un bout à l’autre de la planète : en Russie, à Tombouctou, Kaboul ou en Egypte… Anecdotes tristes, cocasses, insolites… On vous parlera même d’une partie de football au pôle nord !
On pourrait passer des heures à lire Nicolas Delesalle : quand on lit Le Goût du large, on a l’impression qu’il se tient en face de nous et nous raconte directement ses histoires, devant un feu de camp. J’ai rarement vu quelqu’un pourvu d’un charisme littéraire aussi marqué. La moindre anecdote, le moindre souvenir possède une force visuelle indéniable, et s’impose dans l’esprit du lecteur. Le rythme lent, et le paysage somme toute peu varié (l’océan, encore et toujours) se prêtent à l’introspection, au souvenir, au tête à tête avec soi-même : ce voyage en cargo, au fond, nous devrions tous le vivre un jour, et nous replonger dans ce qui constitue notre passé, nos expériences, bonnes ou mauvaises. Si ce passé est probablement bien moins riche que celui de Nicolas Delesalle, l’expérience n’en demeurerait pas moins intéressante et riche d’enseignements.
Nous ne pouvons donc que vous conseiller de partir en voyage immobile avec Nicolas Delesalle : le goût du large, c’est contagieux !
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