Shades of Magic : visitez les différentes nuances de Londres !

Shades of magic, V.E. Schwab, Lumen

FANTASY— À 30 ans, V. E. Schwab a déjà une bibliographie conséquente, avec des titres appartenant aux littératures de l’imaginaire pour la jeunesse, les jeunes adultes ou les adultes un peu plus âgés !
D’ailleurs, certains titres ont déjà été optionnés pour des adaptations futures, et c’est le cas de Shades of magic, son premier roman traduit en français, et dont on vous parle aujourd’hui.

La plupart des gens ne connaissent qu’un seul Londres. Et s’il y en avait plusieurs ? Kell est l’un des derniers magiciens voyageurs possédants la très rare capacité de voyager entre les différents Londres parallèles : le Londres Gris, sale, surpeuplé et sans magie, royaume du roi fou, George III (et donc le nôtre) ; Le Londres Rouge, où vie et magie sont vénérés, et dont Kell est issu. Et enfin, le Londres Blanc, dirigés par quiconque aura réussi à prendre le trône par la force et où l’on court après la magie comme des junkies cherchant une dose.
Mais autrefois, il existait également un Londres Noir, un monde qui a succombé à la magie et où plus personne ne devrait pouvoir mettre les pieds…

Kell a été accueilli par la famille royale du Londres rouge, comme un fils, et il est élevé comme tel, comme le frère de Rhy, qui est également son meilleur ami. Mais Kell souffre tout de même d’un manque, celui de ses parents biologiques qui l’ont abandonné ; un manque qu’il compense par une addiction au trafic d’objets d’un monde à l’autre – un crime qui relève de la haute trahison, ni plus, ni moins. Mais malgré les mises en garde de Rhy, Kell ne peut pas s’en empêcher. Et, bien qu’il l’ignore, c’est ce qui va causer sa perte.
Delilah, dite Lila, vit dans le Londres gris, celui de notre univers, totalement dépourvu de magie ou d’un quelconque enchantement. C’est une voleuse à la tire, qui ne peut s’empêcher de se servir dans les poches des autres. Un jour, elle fait celles de Kell, et y récupère une pierre issue du Londres noir. Une pierre qui pourrait anéantir les mondes blancs, gris et rouges…

La seule lecture du résumé vous l’aura sans doute fait comprendre : Victoria E. Schwab nous plonge, dès les premières pages, dans un univers extrêmement original, qui baigne dans la magie. Celle-ci repose sur un système intéressant : les magiciens sont nombreux, mais seuls les Antari (et il n’y en a plus que deux !) sont capables de voyager de monde en monde. Si on a peu de détails sur la magie accessible au commun des mortels, les chapitres dévoilent peu à peu comment fonctionne celle des antaris : en gros, avec beaucoup de sang, un peu de créativité et l’aide d’une langue propre à la magie. Mais les explications ne sont amenées qu’au fur et à mesure, ce qui nous laisse toute latitude pour découvrir les petites subtilités de l’univers.

Shades of magic, V.E. Schwab, Lumen

D’ailleurs, il en va de même pour les personnages : durant les premiers chapitres, Kell et Lila évoluent d’abord séparément, chacun dans leur monde d’origine et il faut attendre quelques chapitres avant qu’ils ne se rencontrent enfin. Cette rencontre, on la sent venir, bien sûr mais, finalement, elle arrive tout de même à s’avérer surprenante ! C’est d’ailleurs valable pour l’ensemble de l’intrigue : elle est linéaire, mais réserve tout de même son lot de surprises, que ce soit en termes de rebondissements ou de personnages.
En ce qui concerne ceux-ci, on s’attache essentiellement aux pas de Kell et de Lila, il est vrai. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont seuls en piste, loin de là ! Victoria E. Schwab accorde également une grande importance aux personnages secondaires, qui font montre eux aussi de caractères complexes et bien travaillés. Lorsqu’on aborde les antagonistes, on pourrait craindre que le roman soit affreusement manichéen : et, de fait, il y a un peu de ça. Heureusement, les personnages secondaires, eux, sont tout en nuances et viennent changer quelque peu l’opinion que l’on pourrait se faire au premier abord, tout en évitant au roman d’être trop simplement binaire.

Au fil des pages, on s’attache tant au souci de réparer ses erreurs de Kell qu’aux répliques caustiques de Lila. Et, si une partie de l’intrigue semble bel et bien résolue, l’univers semble encore receler de multiples mystères à révéler… ce qui arrivera sans doute dans les deux tomes suivants, que l’on a, il va sans dire, envie de lire à l’issue de celui-ci !

Shades of Magic, tome 1, Victoria Schwab. Lumen, juin 2017. Traduit de l’anglais par Sarah Dali.

A propos Oihana 710 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

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