NEW YORK — À Manhattan, en 1969, un jeune homme rencontre une jeune femme. Il s’appelle Werner Zilch, a vingt-quatre ans et l’habitude que rien ne lui résiste. Il est sur le point de réussir en affaires. Elle s’appelle Rebecca Lynch, est l’héritière d’une grande fortune, et une artiste qui fréquente tous les grands noms de leur époque. Leur rencontre fait des étincelles.
Dresde, 1945 : alors que la ville est bombardée, une jeune femme prénommée Luisa met au monde un petit garçon et expire. Ce petit garçon, c’était Werner.
Qui est Werner Zilch ? C’est la question qui pose ce roman qui jongle habilement entre deux époques, entre deux trames narratives. Comment Werner, le petit Allemand né dans une ville mise à feu et à sang par la guerre a pu devenir ce jeune Américain tellement sûr de lui qu’il en devient insolent, parfois même désagréable ? Quel a été son parcours, que sont devenus les membres de sa famille ? L’auteur démêle peu à peu l’écheveau de sa vie, avec un maîtrise du romanesque et du sens du récit admirables. Peu à peu, le puzzle s’assemble… mais le lecteur ne verra pas le panorama définitif avant la toute fin !
Roman historique, roman familial, roman d’amour : Le Dernier des nôtres, c’est un peu tout ça. Il emprunte avec bonheur à tous ces genres, sans jamais tomber dans l’excès. La romance, par exemple, n’a rien de niais, malgré la conviction de Werner qu’il vient de trouver la femme de sa vie. La relation de Werner et de Rebecca subit suffisamment de détours et d’épreuves pour éviter toute intrigue inutilement à l’eau de rose.
Porté par un style très efficace, qui va droit à l’action quand il le faut et s’attarde pour décrire quand nécessaire, Le Dernier des nôtres se lit avec beaucoup de fluidité. L’alternance entre passé et présent est réalisée avec justesse et permet aux deux lignes narratives de progresser de manière équilibrée jusqu’à ce que, inévitablement, le passé rattrape le présent, en un final chargé d’électricité et de tension romanesque. Bien joué !
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