13 minutes : manipulations, mensonges et meurtres au lycée

13 minutes, Sarah Pinborough, Castelmore

YOUNG ADULT — Si les années lycée ne vous font pas peur, 13 minutes est fait pour vous ! Sarah Pinborough nous livre dans son dernier roman sa version plutôt cynique des adolescentes d’aujourd’hui : cachotteries, mensonges, jalousies, voire meurtre se cachent derrière les sourires de façade ! Il est alors parfois difficile de différencier ses amies de ses ennemies. Replongez-vous en compagnie de Becca et Tasha dans les affres de l’adolescence avec ce roman qui se situe à la croisée des genres.

Natasha Howland, seize ans, est la fille la plus populaire de son lycée. Elle est retrouvée un matin à moitié noyée dans la rivière. Déclarée morte pendant treize minutes, elle survit néanmoins, mais déclare n’avoir aucun souvenir des vingt-quatre heures précédant sa chute dans la rivière. Suicide, regrettable accident ou tentative de meurtre ? Natasha sait pourtant deux choses : elle n’est pas suicidaire, et ce n’était certainement pas un accident ! Bien vite, la police semble également convaincue du caractère intentionnel de l’affaire. Les deux meilleures amies de Natasha commencent d’ailleurs à se comporter de manière pour le moins suspicieuse : d’ordinaire loyales, Jenny et Hayley ne semblent pas forcément ravie que Tasha se soit réveillée sans séquelles. De son côté, Becca — amie d’enfance délaissée de Natasha — se retrouve malgré elle prise dans l’engrenage de cette affaire et décide de mener sa propre enquête. Ce n’est que le début des drames et des soupçons qui vont s’abattre sur le lycée de Brackston… Et la vérité n’est jamais vraiment celle qu’on croit !

13 minutes, Sarah Pinborough, Castelmore

L’ambiance est à l’image du résumé : glaçante. Sarah Pinborough dépeint un environnement  cynique et anxiogène à souhait, et c’est finalement plutôt réussi. Sans vergogne, elle décrit la méchanceté gratuite de ces filles entre elles et la difficulté d’être une adolescente dans notre société du paraître. Le revers de la médaille est par contre moins réjouissant : impossible de se lier ou de s’identifier aux personnages. Tous sont, dans leur style, ou malsains ou égocentriques ou inutilement cruels. Impossible de savoir sur quel pied danser ou à qui faire confiance. Déstabilisant, certes, mais pas forcément déplaisant !

Ce livre apporte également une réflexion intéressante sur les réseaux sociaux dans le contexte actuel et comment les adolescents d’aujourd’hui peuvent les utiliser : course aux likes, espionnage en bonne et due forme, baromètre pour les réputations qui se font et se défont à vitesse grand V. Une petite piqûre de rappel, comme pour bien souligner qu’il faut se défier de tout ça.
Dans la même veine, certains des thèmes abordés sont plus matures qu’il n’y semble au premier abord : le paraître, le sexe, les premières fois, la drogue, le malaise en général.

Le rythme du récit est assez dynamique. Même si la résolution de l’intrigue a lieu aux deux tiers du roman pour laisser la place à un twist final, l’alternance des différents supports (conversations SMS, rapports d’enquête, retranscriptions des entretiens avec la psychologue) et des chapitres courts permet d’avancer facilement dans sa lecture.

Si vous avez aimé d’autres romans — comme A Good Girl et Pretty Dead Girls— qui traitent de manipulation chez les adolescents, alors vous apprécierez 13 minutes . À réserver peut-être aux grands ados au vu de certains des thèmes abordés (mais pas forcément approfondis). Avis aux amateurs, Netflix a déjà racheté les droits d’adaptation de ce roman !

13 minutes, Sarah Pinborough. Castelmore, novembre 2018. Traduit de l’anglais par Florence Moreau.

 

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