CINÉMA — C’était sans doute une des sorties les plus attendues de l’année : la suite des Animaux fantastiques, réalisée par David Yates, est enfin en salles ! Après deux ans d’attente, quel est le verdict ?
New-York, 1927. Quelques mois après sa capture, Gellert Grindelwald s’évade de façon spectaculaire. Plus le temps passe, plus ses partisans sont nombreux dans son sillage – comme les meurtres gratuits. Le ministère semble penser que seul son ancien ami, Albus Dumbledore, est en mesure de l’arrêter. Or, celui-ci a décidé de ne pas s’en mêler. Il charge alors Norbert Dragonneau, son ancien élève qui a déjà eu maille à partir avec Grindelwald, de l’arrêter. Si le jeune homme n’est pas très emballé, ce sera l’occasion de retrouver Tina, Queenie et Jacob, qu’il n’a plus revus depuis son départ de New-York !
En bonnes Potterheads, nous étions très impatientes de découvrir ce nouvel épisode du spin-off à la série Harry Potter. Trop d’attentes ? Une barre mise trop haute ? Malgré un bon moment passé au cinéma, il nous a fallu reconnaître en sortant que nous étions un poil déçues par la tournure des événements… Commençons par les points qui fâchent !
La première chose que l’on pourrait reprocher au film, c’est d’être dans l’ensemble un peu poussif. Alors, certes, il s’y passe plein de choses. Et justement, peut-être un peu trop ! On se retrouve parfois noyé dans des informations pas toujours nécessaires, qui étouffent un peu l’intrigue, la faute à un récit parfois décousu. C’est dommage, car tout cela semble assez riche, mais on en sort curieusement un peu frustré, puisque certains aspects du récit s’annonçant pourtant passionnants sont tout simplement délaissés.
De plus, l’intrigue souffre de ce trop-plein d’informations pas toujours bien géré. Car à l’issue du film, on se retrouve avec plus de nouvelles questions que de mystères résolus ! C’est un comble ! D’aucuns avanceront que cet opus est le deuxième d’une série annoncée en cinq, et l’on comprend bien l’intérêt de laisser, à ce stade de la saga, des mystères en suspens. Toutefois, il est un peu dommage de ressortir de la salle sur sa faim, avec l’impression qu’on a simplement assisté à une transition. Une belle transition, sans aucun doute, mais une transition tout de même…
Par ailleurs, il a fallu se rendre à l’évidence : les moins fans d’entre nous se sont parfois retrouvés sur le carreau, perdus par quelques raccourcis et suggestions que nous avons (nous les fans, les vrais !) appréciés mais qui, de fait, étaient peut-être un peu trop subtils pour les moins connaisseurs.
Enfin, le titre nous a laissé quelque peu perplexes : s’il y a bien des animaux fantastiques, fort bien trouvés et toujours aussi attachants, il faut reconnaître qu’ils occupent cette fois la partie congrue… tout comme les crimes de Grindelwald dont on entend, au final, très peu parler.
Heureusement, tout n’est pas à jeter ! On apprécie notamment de revenir en territoire européen après un premier opus américain. C’est d’ailleurs l’occasion, non seulement de retrouver Poudlard le temps de quelques scènes qui feront soupirer le cœur des fans, mais également d’explorer un peu plus avant l’univers magique du vieux continent. Petite incursion au ministère de la magie britannique, découverte de son homologue français dans une veine définitivement Art Nouveau très réussie, immersion au coeur du Paris Moldu et sorcier : J. K. Rowling a soigné son univers étendu et cela se sent !
David Yates, le réalisateur, n’y est sans doute pas étranger non plus. Déjà connu pour son travail sur la franchise Harry Potter, il a su une fois encore créer un univers fantastique à l’identité visuelle forte. La photographie est à ce propos très réussie : des couleurs très sombres dans la veine des derniers films sur le sorcier à lunettes ou au contraire très lumineuses pour les scènes qui concernent Dumbledore par exemple. Les décors inédits jouent avec la topographie parisienne et permettent de redécouvrir la ville Lumière sous un angle inattendu.
Le film nous offre une autre bonne surprise en la présence de Jude Law. Très attendu au tournant par les fans, ses performances d’acteur savent rendre hommage au personnage complexe de Dumbledore : à travers lui, on retrouve le regard acéré et l’intelligence un poil manipulatrice d’Albus.
Malgré un rythme un peu incertain et un côté blockbuster indéniable, ce film saura réjouir les aficionados de magie à travers son esthétisme et ses clins d’œil. Certains développements posent d’ailleurs des tonnes de questions sur le fandom. Alors, véritables révélations, ou fake news ? Plus que deux ans à attendre pour avoir la réponse à cette épineuse question… ce qui laisse tout loisir aux mordus d’inventer de réjouissantes nouvelles théories sur cet inépuisable univers !
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