Eden, tome 2 : L’âme des inspirés – suite et fin de ce dyptique dystopique

Eden : le visage des Sans-noms, Fabrice Colin et Carole Maurel, Rue de Sèvres

BANDE DESSINÉE — Aujourd’hui, Café Powell vous entraîne dans le monde de la bande dessinée avec le second tome de la série Eden. Fabrice Colin et Carole Maurel sont aux commandes de cette dystopie destinée aux ados et publiée chez Rue de Sèvres.

Souvenez-vous, au début du tome 1, nous avions fait la connaissance de Jonas, 15 ans. Celui-ci préparait l’Ascension, un examen qui permet de rejoindre la classe dirigeante qui vit bien à l’abri dans l’Apex, au cœur de l’ancienne ville de San Francisco dévastée par un tremblement de terre. Ce faisant, il pouvait également rejoindre sa sœur Hélix et le mouvement révolutionnaire qu’elle avait rallié en secret pour combattre le système. Celui-ci est depuis longtemps corrompu et cet examen n’est qu’une vaste mascarade destinée à endormir le peuple en lui donnant de l’espoir. Au cœur de la ville, la révolte gronde : c’est désormais l’heure de la seconde insurrection et avec elle, de la guerre civile.

Dans ce second opus, qui s’ouvre après 19 jours d’émeutes, les tensions entre le peuple et le pouvoir ont atteint un point de non-retour : la ville se consume, ravagée par les flammes des combats. Guidés par la force de leurs convictions, Jonas et Hélix et Circéon, le fils du sénateur, vont devoir faire tomber les masques et affronter la vérité. Celle-ci parviendra-t-elle à les unir malgré leurs différences ?

Soyons honnête, il est difficile, quand la première lecture date un peu, de se replonger dans l’histoire. Il sera alors peut-être utile de relire le tome 1 (ou de lire notre petit résumé !)  avant d’entamer la lecture de ce second opus. Si Le visage des sans-noms avait posé les bases et le contexte, L’Âme des inspirés se révèle nettement plus riche en actions et en révélations. Un peu trop même ! Les certitudes de nos personnages volent en éclat au fur et à mesure des secrets éventés. Ces différentes intrigues auraient certainement mérité d’être développées sur un tome supplémentaire afin d’atténuer cette impression de rapidité et de survol. Dans la même veine, on regrettera une fin un peu brouillonne et trop rapidement amenée : difficile dans ces conditions d’être sûr que la série est bien finie (et pourtant, elle est présentée comme un dyptique !).

Malgré ces quelques faiblesses, le message transmis reste fort et vibrant ! Les auteurs cherchent à nous avertir de la dérive des sociétés et de la force des (dés)informations. Si l’on ne devait retenir qu’un message de cette histoire, ce serait de ne pas négliger la connaissance et la transmission des savoirs, peu importent les supports. Il ne faut pas oublier l’Histoire et apprendre des erreurs qui ont déjà été faites. En tant que lecteur, on observe avec horreur l’autodafé mis en place par les dirigeants et qui explique en partie le clivage sociétal observé au début de l’histoire … Puissions-nous nous en inspirer !

En conclusion, nous avons là un second tome trop rapide et dont la fin manque de clarté, mais qui malgré tout, reste poignant. Si vous aimez les dystopies et que vous cherchez une lecture rapide, accessible aux ados et au format BD, ce diptyque d’Eden devrait vous plaire !

Eden, tome 2 : l’âme des inspirés. Fabrice Colin et Carole Maurel. Rue de Sèvres, mai 2019.

Par Coralie.

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