FANTASY JEUNESSE — Café Powell revient aujourd’hui avec la lecture du tome 2 de L’Autre, la dernière trilogie de Pierre Bottero. Sans surprise, nous avons dévoré Le Maître des tempêtes !
À l’aube de l’humanité, sept familles avec sept pouvoirs différents ont vu le jour : il y avait les Bâtisseurs, les Métamorphes, les Mnésiques, les Scholiastes, les Cogistes, les Guérisseurs et les Guides. Ensemble, ces familles avaient réussi à vaincre L’Autre, une entité maléfique, et à le scinder en trois parties : la Force, le Cœur et l’Âme.
À la fin du tome 1, nous avions laissé Natan et Shaé, chacun détenteurs de 3 pouvoirs familiaux, enfermés dans La Maison dans l’Ailleurs, ce lieu hors de l’espace qui permet de transiter à travers les portes et à travers le monde. À eux deux, ils avaient en effet réussi à détruire Jalaab, la Force de L’Autre, mais à quel prix ! Ils sont depuis pourchassés par les Cogistes, qui essaient de maintenir leur supériorité sur les autres familles, et par Onjü et Eqkter, les deux autres parties de L’Autre. Mais Shaé, qui possède le pouvoir des Bâtisseurs, leur a permis de se réfugier dans la Maison et a ensuite fermé tous les passages menant à eux. Leur seule option pour sortir vivant de cette prison, c’est de trouver Rafi, le vieux guide qui les a déjà tant aidés. Il sera alors bien temps d’affronter Onjü, le Cœur de l’Autre et maître des tempêtes. Mais pour cela, ils devront rester unis : pas si facile quand les traumatismes enfouis de Shaé l’empêchent de vivre pleinement son amour pour Natan. Les deux jeunes gens parviendront-ils à se retrouver et à vaincre le mal ?
Onjü, le Cœur de L’Autre, joue avec les sentiments. Il manipule les gens, leur fait voir ce qu’ils ont envie pour mieux les retourner. Il abuse de leur confiance et n’a aucun scrupule : il sait parfaitement viser là où ça fait mal. Le plus dur, dans son sillage, est de parvenir à continuer à faire confiance à ses proches quand tous les signaux sont au rouge. C’est donc une belle leçon d’amour et d’altruisme que nous donne l’auteur. Voire même de tolérance : on découvre dans ce tome-ci que les sept familles se déchirent depuis des millénaires et ne s’acceptent plus les unes les autres, rongées par les envies de vengeance et le ressentiment.
Utiliser le maître des tempêtes, c’est aussi faire la part belle à l’écologie. Pierre Bottero nous parle ici de dérèglement climatique et de catastrophes naturelles. Paris se retrouve paralysée sous une épaisse couche de neige : le trafic est interrompu, l’électricité coupée et les habitants se terrent chez eux. Sauf une poignée d’individus, qui profite des événements dramatiques pour s’enrichir personnellement et laisser libre cours à leur violence. L’homme est définitivement un loup pour l’homme, et c’est bien dommage ! Le récit nous emmène également dans des paysages plus exotiques : alors certes, pas sous la neige, mais ce n’est pas tout rose non plus. On visite d’abord les hauts plateaux de l’Oural, relativement épargné par Onjü,ses épidémies et ses cataclysmes, avant de rejoindre la somptueuse île de la Réunion. En pleine tempête tropicale et rongée par une mystérieuse épidémie : la totale, quoi ! Car si dans ce cas-là, Onjü est responsable de toutes ces catastrophes, difficile de ne pas faire de parallèle avec le réchauffement climatique et les épidémies qui sévissent régulièrement.
Alors certes c’est de la fantasy jeunesse, et les ados sont évidemment le cœur de cible de cette trilogie. Mais comme toujours avec Pierre Bottero, le texte est tellement bien écrit et fouillé que même les plus grands se régaleront. Vivement la lecture du tome 3 !
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