Le Parfum de nos souvenirs : romance sur fond de Blitz

ROMANCE HISTORIQUE — Quelques semaines après avoir refermé Le Parfum de nos souvenirs, il flotte encore dans l’air un parfum d’espoir et de résilience. Et c’est plutôt agréable par les temps qui courent !

Julianne Westcott est une jeune fille tout ce qu’il y a de plus normal dans l’Angleterre de l’entre-deux guerres. Elle enchaîne les bals et les frivolités et commence sérieusement à s’intéresser aux jeunes gens de son âge. Elle ambitionne également de devenir infirmière et a récemment été acceptée à Londres pour y être formée. Régulièrement, elle rend visite à son frère Charles, handicapé et par conséquent placé en institut. Là-bas, elle fait la connaissance de Kyle MacCarthy, le fils du jardinier. Les deux jeunes gens tombent rapidement amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, Kyle est voué à entrer au séminaire et les parents de Julianne désapprouvent de toutes manières cette relation. Mais la passion qu’ils se vouent l’un à l’autre est dévorante, et c’est envers et contre tous qu’ils quittent tout pour se marier. Au même moment, les tensions en Europe grondent et la Seconde Guerre mondiale et son Blitz destructeur finissent pas gagner le Royaume-Uni. Julianne et Kyle sont alors séparés par les évènements. Retrouveront-ils leur chemin l’un vers l’autre ?

L’auteure a choisi deux temporalités différentes pour nous raconter l’histoire de Julianne : l’une en 1937 est celle d’une jeune fille pleine de vie et insouciante, la seconde en 1961 nous parle d’une femme mûre, marquée par les épreuves et la guerre. Les deux aspects du personnages, tout comme les chapitres qui leurs sont consacrés, sont intimement entremêlés et la transition de l’une à l’autre de ces périodes se fait en douceur. L’histoire amène son lot de choix déchirants et de tristesse. On sent bien la sincérité et la profondeur des sentiments de Julianne et Kyle, mais Camille Di Maio a choisi de montrer que la vie peut être semée d’embûches. Les moments de candeur émaillent donc avec parcimonie la jeunesse de ces deux personnes prises dans la tourmente d’une guerre qui les dépasse. Mais même si tout n’est pas toujours rose, l’espoir est n’est pas perdu.

Alors certes, Camille Di Maio nous livre ici une histoire d’amour —touchante et tourmentée s’il en est—, mais cette lecture est aussi un prétexte pour mieux appréhender l’Angleterre pendant la seconde guerre mondiale, du point de vue des civils. En cela, ce livre pourra rappeler Expiation de Ian McEwan, dans une version sans aucun doute moins tragique. On y voit la montée du nazisme en Europe et les réflexions que cela amène. Les hommes sont partis au front, et les femmes se serrent les coudes pour survivre à Londres et dans les campagnes. Malgré tout, la vie s’organise, rythmée par les sirènes et les nuits dans les abris anti-aériens. On découvre également le quotidien des blessés graves au sein des hôpitaux, leur reconstruction parfois difficile et leur sentiment d’imposture pour avoir survécu.

Difficile à notre époque et dans notre pays d’appréhender ce qu’a pu être le quotidien de ces millions de personnes qui ont grandi dans un environnement de guerre. Si la question vous intéresse, ou que vous soyez plus simplement à la recherche d’une romance historique émouvante, laissez-vous embarquer par Le Parfum de nos souvenirs.

Le Parfum de nos souvenirs, Camille Di Maio. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Agnès Jaubert. Milady, octobre 2019.

Par Coralie.

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