Akata witch : fantasy et magie au Nigéria !

FANTASY JEUNESSE — Nnedi Okorafor écrit pour des lecteurs de tous âges, des récits qui ont reçu de nombreuses distinctions, puisqu’elle a déjà reçu les prix World Fantasy du meilleur roman, Hugo et Nebula. Son roman Qui a peur de la mort ? est d’ailleurs en adaptation par HBO.

Mais aujourd’hui, c’est d’un de ses titres jeunesse que l’on parle, récemment traduit chez l’École des Loisirs : Akata witch !

Sunny Nwazue n’a pas la vie facile. Alors qu’elle est née aux États-Unis, ses parents décident subitement de retourner au Nigéria, leur pays natal. Là, les Afros-américains sont assez mal vus, ce qui rend la vie de Sunny plutôt difficile, notamment à l’école. Mais il y a pire : Sunny est albinos. Son teint pâle qui craint le soleil, ses cheveux couleur paille, tout n’est que prétexte pour ses camarades qui la harcèlent continuellement.
C’est dans ce contexte assez peu favorable que la jeune fille de 12 ans découvre – presque par hasard – qu’elle fait partie des Léopards, c’est-à-dire les gens qui possèdent des talents magiques, contrairement aux Agneaux – les Moldus locaux.

A partir de là, on plonge dans un roman de fantasy extrêmement chatoyant, qui semble aligner des impressions de déjà-vu : ainsi en est-il du train magique qui emmène nos jeunes sorciers à bon port, de sortilèges de difficulté variables, de plats étranges, et de mission capitale donnée à des débutants par des sorciers expérimentés. Clichés ? Eh bien non, car Nnedi Okorafor avance ses pions avant de détourner les codes, ce qui s’avère aussi drôle que jubilatoire.

Ainsi, lorsque le consortium des sages charge Sunny et ses amis de traquer le tueur en série Léopard qui terrorise la population, au motif qu’il avait été formé par la grand-mère de Sunny, la jeune fille se récrie : est-il bien normal que ce soit à elle de régler la situation alors que des personnes plus âgées et expérimentées sont dans la place ?
Le récit, par ailleurs, fourmille d’idées originales, comme la façon qu’ont les Léopards de gagner de l’argent, des chitims dans le texte : pour ce faire, il suffit d’apprendre et, plus on apprend, plus l’on est riche !

Autre point d’originalité, l’histoire est très fortement inspirée de la mythologie et des coutumes nigérianes : elles accompagnent tout le texte et sont la base des actes des Léopards. Et cela change agréablement dans le paysage des littératures de l’imaginaire !
Le texte, d’ailleurs, est parsemé de caractères nsibidi, une langue d’idéogrammes utilisée par les Léopards. Pas de panique pour ceux qui ne maîtrisent ni le nsibidi, ni les langues pratiquées au Nigeria, dont de nombreux mots sont utilisés dans le roman, l’autrice a prévu un glossaire très riche en fin de volume.

Akata witch dispose d’une véritable fin, mais appelle à une exploration plus poussée de l’univers. Cela tombe bien, car l’autrice a déjà publié un deuxième tome en anglais, Akata warrior, dont on espère que L’École des Loisirs le traduira bientôt !

Akata witch, tome 1, Nnedi Okorafor. Traduit de l’anglais (Nigeria) par Anne Cohen-Beucher. L’Ecole des Loisirs, 15 janvier 2020. 

A propos Oihana 711 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

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